L’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines est un ancien monastère bénédictin situé dans le centre du village de Saint-Génis-des-Fontaines dans le département des Pyrénées-Orientales. Il n'y a plus de moines dans l'abbaye depuis la Révolution française, mais les bâtiments subsistent toujours, notamment l'église, aujourd'hui église paroissiale, et le cloître. Les autres bâtiments sont pour la plupart devenus des propriétés privées.
Historique
Le monastère fut vraisemblablement fondé au VIIIe siècle, voire au tout début du IXe siècle. Toujours est il qu'il existait déjà en 819, date de sa première mention, et qui nomme son fondateur, l'abbé Sentimir. Environ un siècle plus tard, le monastère ayant été saccagé, un acte daté du 9 juillet 981 émanant de Lothaire (roi de la dynastie carolingienne régnant alors sur la France) confirme le rétablissement total des bâtiments. Placée sous la protection directe des souverains successifs de la province (les comtes du Roussillon puis les rois d'Aragon), l'abbaye entre en plein essor, comme l'atteste une nouvelle consécration de l'église, alors agrandie, en 1153. Un peu plus tard, au XIIIe siècle, un cloître en marbre est ajouté au Nord-Est de l'église abbatiale.
Puis vint le déclin, inexorable, comme nombre de monastère de par les environs, et le rattachement à l'abbaye de Montserrat pour éviter la ruine. À la Révolution, les moines sont chassés et les locaux deviennent propriétés de la Nation. Les anciens bâtiments conventuels sont alors répartis entre plusieurs propriétaires, et ce n'est que cinquante ans plus tard, en 1846, que l'église est rendue au culte (elle devient l'église paroissiale du village).
Le cloître connu un sort moins enviable puisqu'il fut dépecé et vendu à un antiquaire au début du XXe siècle. Il put cependant faire son retour à Saint-Genis dans les années 1980, où on procéda à sa réinstallation en s'aidant de clichés anciens.