L'abbaye de Vauclair (ou aussi Vauclerc) est une abbaye qui fut fondée en 1134 par saint Bernard de Clairvaux à la demande de Barthélemy de Jur, l'évêque de Laon auquel il était apparenté.
Elle fut construite à une quinzaine de kilomètres au sud de Laon dans la vallée de l'Ailette au pied du versant nord du Chemin des Dames (Aisne), sur un lieu où se trouvait déjà une église et que l'évêque céda à saint Bernard avec tous ses droits et dépendances.
Le 23 mai 1134, un groupe de moines de la communauté de l'abbaye de Clairvaux avec à sa tête l'Anglais Henri de Murdach (Henry Murdac), prit possession de cette nouvelle abbaye cistercienne, la quinzième fille de Clairvaux.
Située dans une vallée orientée d'est en ouest, saint Bernard lui donna le nom de Vauclair (Vallis clara), nom inversé de l'abbaye mère (Clara vallis). Aidée par les dons de riches familles, l'abbaye prospéra rapidement en se dotant de nombreuses terres et fermes.
En 1142, à l'initiative de saint Bernard et de Hatton, évêque de Troyes, l'abbaye Notre-Dame du Reclus, au nord de Sézanne, fut mise sous la tutelle de Vauclair. En 1167, à la demande d'Henri Ier le Libéral, comte palatin de Champagne, l'abbaye de Vauclair donna naissance à l'abbaye Notre-Dame de la Charmoye non loin d'Épernay.
La guerre de Cent Ans et les ligues du XVIe siècle firent beaucoup de mal à la communauté qui réussit tout de même à survivre jusqu'à la Révolution française de 1789 quand elle fut définitivement démantelée, et vendue comme "bien national".
Sa situation géographique à proximité immédiate du Chemin des Dames a conduit à la destruction presque totale des bâtiments en 1917 sous les feux direct de l'artillerie. Il ne reste plus aujourd'hui que des vestiges
Suite à des fouilles entreprises en 1966 par une association locale sous la conduite d'un jeune jésuite belge, le père René Courtois - un amoureux de l'abbaye qui y vécut de 1966 à sa mort en 2005 - le site est classé monument historique en 1970. L'ensemble des vestiges actuels reste cependant majestueux quand on se représente la taille des édifices détruits. Avec les ruines, on peut y voir un arboretum composé principalement de pommiers et de poiriers d'antan, et un jardin de plantes médicinales conçu par le père Courtois et inauguré en 1976.