Fonctions et objectifs
D'après le Statut de l'AIEA qui fixe les objectifs et fonctions de l'Agence, son rôle est d'assurer un usage sûr et pacifique des technologies et des sciences lié au nucléaire. L'AIEA poursuit cette mission avec les fonctions suivantes :
- inspections des installations existantes pour s'assurer d'un usage pacifique
- informations et publications de standards pour la stabilité et la sûreté des installations nucléaires
- lien pour la recherche d'application et l'utilisation pacifique des technologies nucléaires
L'Iran et L'AIEA
En 2003, Mohamed ElBaradei a effectué une visite en Iran avec une équipe d'inspecteurs afin d'évaluer le programme nucléaire iranien. En novembre 2003 Mohamed ElBaradei a rapporté au conseil que l'Iran avait failli pendant une large période à ses obligations en matière de sûreté, et n'avait pas déclaré son programme d'enrichissement. Cependant, il a précisé qu'il n'y avait pas de preuves formelles que l'Iran cherche à acquérir l'arme atomique. Il a ajouté qu'il n'était pas en position de conclure qu'il n'y avait aucun matériau ou activité non déclaré sur le sol iranien. Le 18 décembre 2003, l'Iran a signé un protocole provisoire avec l'AIEA dans les locaux de Vienne. Il est convenu que l'Iran suspende ses activités d'enrichissement de l'uranium et de retraitement du plutonium, en attendant la ratification d'un accord complet. Cela en réponse aux initiatives diplomatique de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne. L'Iran a mis fin à ce protocole et à ces suspensions le 1er août 2005.
Critiques
L'AIEA s'oppose à l'utilisation militaire de l'énergie nucléaire, mais soutient massivement l'utilisation civile des centrales nucléaires. Son but est le développement de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité dans tous les pays membres (actuellement 139 pays).
- Or la production de combustible militaire peut être effectuée, (ou en tout cas facilitée), à partir de certains types de centrales nucléaires civiles. De plus, les inspections menées par l'agence rencontrent souvent de nombreux obstacles, ce qui l'empêche de contrôler parfaitement les activités de certains états. Ainsi en Irak, il lui a fallu plusieurs mois pour conclure que le régime n'avait pas réussi à fabriquer d'armes atomiques. Dans nombre de ses campagnes d'investigations, l'AIEA est revenue sans réelles certitudes sur les programmes en cours. Certains pays comme l'Inde, Israël et le Pakistan se sont invités parmi les puissances nucléaires sans que l'AIEA puisse contrôler les programmes clandestins de pays non signataires du TNP.
- La remise du prix Nobel de la paix 2005 à l'AIEA a lui aussi soulevé des critiques parmi les opposants à l'agence. Accusant l'AIEA de favoriser la prolifération d'armes nucléaires via le développement du nucléaire civil (bien que ce type de lien ne soit pas aisément démontrable, nucléaire civil et militaire exigeant des matériaux et des installations différentes) plutôt que de réguler les utilisations de l'atome, les antinucléaires ont vu ce prix Nobel, comme une façon de légitimer une organisation qui ne fait pas l'unanimité. Ce prix Nobel permettait aussi d'appuyer l'agence et de renforcer sa crédibilité dans ses investigations dans la crise du nucléaire iranien.
- Les antinucléaires accusent l'AIEA de minimiser les risques liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Ainsi, dans l'un de ses rapports sur la catastrophe de Tchernobyl, 50 victimes seulement ont été dénombrées par l'AIEA. Les autres rapports de l'AIEA évaluent un maximum de 4 000 victimes à long terme, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce des nombres de victimes à 5 chiffres, et l'Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire estime le nombre des victimes à 6 chiffres.
- D'un côté, l'OMS possède une réelle expertise sur Tchernobyl, mais elle est liée à un accord avec l'AIEA en ce qui concerne les conséquences de la radioactivité sur la santé. Les dommages génétiques engendrés par Tchernobyl ne peuvent par exemple pas être cités par l'OMS. Autre exemple : en 1995, les actes d'un colloque organisé par l'OMS, réunissant plus de 700 médecins étudiant les effets de la catastrophe de Tchernobyl, ont tout simplement été censurés. Les explications de l'attitude de l'OMS sont les suivantes :
- Depuis un accord signé en 1959, l'AIEA surveille toutes les recherches sur les risques médicaux entraînés par l'utilisation commerciale de l'énergie nucléaire, en lieu et place des organisations de médecins indépendants.
- L'accord entre l'OMS et l'AIEA de 1959 implique que tous les projets de recherche – dont les résultats pourraient limiter la croissance de l'industrie nucléaire – ne pourront être menés par l'OMS que si elle « collabore » avec l'AIEAErreur de citation : Clôture
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.. - Pour André Larivière, membre du Réseau sortir du nucléaire France, l'AIEA est la seule institution qui dépende directement du conseil de sécurité. Elle a donc préséance sur l'OMS.