Ahmed Ben Miled | |
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Naissance | 2 mai 1902 Tunis |
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Décès | 2 novembre 1994 (à 92 ans) |
Nationalité | tunisienne |
Profession(s) | médecin |
Formation | Université de Paris |
Distinctions | Deuxième échelon de l'Ordre de l'indépendance (1989) |
Famille | Nébiha Ben Abdallah (1919-2009), épouse |
Ahmed Ben Miled (أحمد بن ميلاد), né le 2 mai 1902 à Tunis et décédé le 2 novembre 1994, est un médecin, syndicaliste et homme politique tunisien. Figure du Parti communiste puis du Destour, il publie plusieurs études sur l'histoire de la médecine en Tunisie.
Né dans le quartier tunisois de Bab Jedid, il entre au kouttab en 1907 puis entame ses études primaires en 1909. Après un passage au Collège Sadiki en 1916 et au Collège Alaoui en 1918, Ahmed Ben Miled entre au Lycée Carnot de Tunis l'année suivante. Il travaillera durant six ans dans la boutique de son oncle sellier au souk Es Sarragine.
En 1911, il assiste aux événements de l'affaire du Djellaz et à l'enterrement du nationaliste Béchir Sfar en 1917. À l'âge de 17 ans, il séjourne durant une nuit en prison pour avoir interpellé le résident général de France en Tunisie de passage à l'Ariana. Adhérant à la Jeunesse socialiste, il assiste alors à des réunions de la SFIO en 1920. Il participe aussi à cette époque à la fondation du Club africain.
En 1933, il publie sa thèse de médecine intitulée L'École médicale de Kairouan aux Xe et XIe siècles et obtient son doctorat avec mention. Il ouvre ensuite son cabinet de médecine ainsi que le dispensaire Ibn al-Jazzar à Halfaouine. En 1936, il participe à la désinfection du typhus à la mosquée Zitouna et dans les médersas de la médina de Tunis. Il donne aussi des cours d'hygiène à la Khaldounia pour les étudiants de la Zitouna jusqu'en 1946.
En 1937, il fonde l'association des scouts musulmans et rencontre Abdelaziz Thâalbi, rentré à Tunis le 8 juillet après un long exil, dont il devient le médecin personnel. Après avoir adhéré au Destour, il devient membre du comité exécutif, accompagne Thâalbi dans sa tournée politique dans les villages du Sahel tunisien et préside la commission économique du parti.
Durant les événements du 9 avril 1938, il héberge et soigne les manifestants blessés. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est médecin responsable du deuxième arrondissement dans le Comité de défense passive entre 1942 et 1943. Il assiste aussi Thâalbi durant sa maladie et ce jusqu'à sa mort en 1944 où il se voit élu membre du comité central du Destour durant le congrès tenu au mois d'août. En 1945, il conduit avec Salah Ben Youssef une manifestation de protestation contre les violences des tirailleurs sénégalais qui ont fait neuf morts et séjourne trois mois en prison.
Participant à l'organisation du congrès du Destour en 1946, destiné à réclamer le retour de Moncef Bey et l'indépendance du pays, il séjourne à nouveau en prison durant trois mois. Il mène ensuite une campagne avec le conseil de l'Ordre des médecins, les syndicats et la presse pour faire renoncer la résidence générale à son projet de démanteler l'Institut Pasteur de Tunis fondé en 1928 par décret beylical et intégralement financé par l'État tunisien. Par la suite, il donne des cours d'hygiène à l'École normale d'instituteurs et construit une école primaire mixte à Borj Touil qui continua de fonctionner après l'indépendance. En 1951, il fonde le journal L'Indépendance dont il prend la direction. En 1952, il participe à la délégation du Destour au sommet de l'Organisation des Nations unies tenu à Paris. Cela ne l'empêche pas de démissionner finalement du comité central du parti et de fonder le journal clandestin Commandos alors que les violences débutent après l'arrestation des leaders nationalistes.