Ancienne cathédrale Saint-Maurice | |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Midi-Pyrénées |
Département | Ariège |
Ville | Mirepoix |
Culte | Catholique romain |
Type | Église |
Rattaché à | Évêché de Pamiers |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XIXe siècle |
Style(s) dominant(s) | Gothique méridional |
Protection | Monument historique |
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L’ancienne cathédrale Saint-Maurice était le siège de l’ancien diocèse de Mirepoix.
Le vocable de Saint-Maurice lui vient de la première église, alors construite sur la rive droite de l'Hers-Vif. Le 22 septembre 1209, le jour de la saint-Maurice, les armées de Simon de Montfort prennent la ville et placent l’église sous le patronage du saint et de ses compagnons. Mais cette église n’est plus, emportée par l’inondation du 16 juin 1289, qui fait déplacer la ville sur la rive gauche.
La cathédrale que nous connaissons vit sa première pierre posée par Jean Ier de Lévis-Mirepoix, le 6 mai 1298 (date à laquelle a été posée la pierre de dédicace). Son édification s’étala sur six siècles, avec des interruptions.
C’est le 26 septembre 1317, avec la bulle Salvator noster, que le pape nouvellement élu Jean XXII fait de Mirepoix le siège d’un nouvel évêché ; l’église devient cathédrale. Mais on manque de financement pour agrandir l’édifice. Les différents évêques tentent de s’en occuper, mais ils ne parviennent jamais à terminer les travaux (la guerre de Cent Ans et une épidémie de peste en 1361 y sont pour beaucoup). Jacques Fournier, futur Benoît XII, fait bien dresser des plans par Pierre Poisson (futur architecte du palais des papes à Avignon) mais il est nommé cardinal avant d’avoir véritablement pu les réaliser.
Il faudra attendre le XVIe siècle avec l’évêque exceptionnel que fut Philippe de Lévis pour qu’enfin des travaux significatifs soient portés à leur terme : il fait démolir les maisons accolées à la cathédrale, dégageant ainsi l’édifice, l’agrandit, l’embellit, et surtout fait construire le clocher dont la flèche, très aiguë, à 8 faces, porte à 60 mètres de hauteur la croix terminale, ce qui en fait la plus haute du département. Deux étages carrés maintenus par des contreforts sont surmontés par deux étages octogonaux éclairés par des fenêtres ogivales à abat-son. Ce clocher, achevé en 1506, abrite 16 cloches, dont un bourdon de deux tonnes (le plus lourd du Sud-Ouest). C’est également de cette époque que date la porte renaissance, longtemps démontée, que l’on a retrouvé en 1952 et le porche d’entrée.
Après Philippe de Lévis, les évêques ne vivent plus sur place. Seul Pierre de Donnaud fait transformer l’intérieur de la cathédrale. Beaucoup de mobilier disparaît peu à peu, dû à un certain abandon accentué par les pillages de la révolution et la suppression de l’évêché de Mirepoix. Les stalles, par exemple, sont vendues.
Elle sera restaurée en 1858 et 1859 par Mérimée et Eugène Viollet-le-Duc. Ce dernier trouve un édifice désaxé et dissymétrique, très hétérogène, et en piteux état… Il fait édifier des arcs-boutants en pierre, et la voûte est enfin construite. En 1860, sa nef, élargie de 3,30 m et la portant ainsi à 21,40 m, en fera la plus large nef unique dans le style architectural gothique languedocien. Cette restauration (en fait une reconstruction en grande partie) a eu et a toujours ses détracteurs. Viollet le Duc — appliquant ses principes — supprime, rajoute, agrandit, réinterprète… mais permet à cette cathédrale, jamais terminée et modifiée à des époques bien différentes, d’acquérir une certaine unité de style.