Outre les Coniques, Pappus mentionne plusieurs autres traités d'Apollonius (les titres en latin sont dus à Commandino) :
Ces traités, dont chacun comprenait deux livres, étaient compilés à l'époque où vivait Pappus avec les Coniques et trois ouvrages d'Euclide (le Livre des données, les Porismes et les Lieux plans) sous le titre générique de « Trésor de l'Analyse ».
Le propos de l'Analyse des Anciens, tel que l'expose Pappus dans le livre VII de sa « Collection Mathématique », était de trouver une construction à la règle et au compas d'un lieu géométrique donné, ou du moins d'inventorier les cas où une telle construction était possible. Malheureusement, Pappus n'a transmis que des résumés des livres d'Apollonius, de sorte que l'étendue et la portée des méthodes de l'analyse a fait l'objet de multiples gloses du XVIe au XVIIIe siècle. S'appuyant sur les indices donnés par Pappus et leurs spéculations personnelles, une pléiade de mathématiciens fameux se sont essayés à reconstruire les traités perdus d'Apollonius dans leur ordre original.
Les deux livres du traité De rationis sectione sont consacrés au problème suivant : étant données deux droites et un point sur chacune d'elle, mener depuis un troisième point une droite telle qu'elle découpe deux segments (entre chaque point donné et le point d'intersection) dont les longueurs soient dans un rapport donné.
Les deux livres du traité De Spatii Sectione discutent la résolution d'un problème similaire au précédent : il s'agit cette fois de découper deux segments dont le produit soit égal à un produit donné ; dans la terminologie géométrique des Anciens, l'énoncé demande que les deux segments déterminent un rectangle de surface égale à un rectangle donné.
Une copie arabe de « La Section de rapport » fut retrouvée à la fin du XVIIe siècle par Edward Bernard à la Bodleian Library. Bien qu'il eût commencé la traduction de ce document, ce fut Halley qui la mena à terme, et qui la publia en 1706 avec sa reconstitution du De Spatii Sectione.
Le traité traduit par Commandino sous le titre De Sectione Determinata traite pour ainsi dire de problèmes à une dimension d'espace : il s'agit ici de construire sur une droite des segments qui soient dans un rapport donné. Plus précisément, les problèmes abordés sont les suivants : étant donnés deux, trois ou quatre points sur une droite, trouver un point tel que les segments qu'il forme avec les autres points déterminent deux à deux des rectangles qui soient dans un rapport donné ; ainsi :
Parmi les mathématiciens qui ont cherché à retrouver la solution d'Apollonius, citons :
Le traité De Tactionibus est consacré au problème générique suivant : trois éléments (points, droites ou cercles ; éventuellement un point, une droite et un cercle ; ou deux droites et un cercle, etc.) étant donnés de position, décrire un cercle passant par ces points, ou tangent à ces droites ou à ces cercles.
Le cas le plus difficile et le plus intéressant historiquement parlant est celui où les trois données sont trois cercles. François Viète, à la fin du XVIe siècle, proposa ce problème (dit Problème d'Apollonius) à Adrien Romain, qui ne put le résoudre qu'en utilisant une hyperbole auxiliaire pour la construction. Viète lui répondit en publiant une solution « à la règle et au compas » (c'est-à-dire conforme aux exigences de l'analyse des Anciens), dans son livre Apollonius Gallus (Paris, 1600).
Le propos du livre intitulé De Inclinationibus consiste à insérer un segment de longueur donnée entre deux droites sécantes (ou deux cercles, ou une droite et un cercle), de telle façon que ce segment, prolongé, passe par un point donné. Marin Ghetaldi et Hugo d'Omerique (Analyse géometrique, Cadix, 1698) se sont essayés à ce problème, mais la reconstitution la plus satisfaisante est sans doute celle de Samuel Horsley (1770).
De Locis Planis contient un ensemble de propositions relatives à des lieux qui s'avèrent être des droites ou des cercles. Comme Pappus ne donne que des cas particuliers de ce type de problème, les géomètres modernes ont longtemps été réduits aux conjectures pour trouver l'idée directrice de cette catégorie d'énoncés. Aussi chacun y est-il allé de son interprétation, à commencer par Pierre de Fermat (1636, publiée finalement dans ses Œuvres, tome I, 1891, pp. 3-51). Suivirent entre autres Frans van Schooten (Leyde, 1656) et Robert Simson (Glasgow, 1749).