L'arc à trois baies est formé de gros blocs de pierre montés à sec, maintenus par des crampons de fer et de plomb. Il présente la particularité unique de comporter un second attique formé de piédestaux de statues monumentales (disparues), assujettis et reliés entre eux de manière à former un ensemble maçonné sans discontinuité. L'arc mesure 19,57 m de long et 8,40 m de large. Il atteint une hauteur de 19,21 m. Sa structure comporte des vides internes, habituels en ce type de monuments.
Quatre panneaux situés juste au-dessus des petits arcs, montrent un amoncellement décoratif de casques, lances, boucliers, disposés sur quatre plans. Certains boucliers portent des noms : Sacrovir, Decurdus, Mario, qui peuvent être ceux des sculpteurs ou d'armuriers de renom.
Ces quatre panneaux sont disposés juste au-dessus des panneaux précédents. Le mieux conservé est celui du nord-est : on y voit des proues de navires, des ancres, des tridents, des avirons, des rames-gouvernails. Prosper Mérimée en souligne l'excellente facture dans ses Notes d'un voyage dans le Midi de la France. Ces éléments appartiennent à la marine romaine et rappellent donc sa suprématie, surtout après la bataille d'Actium.
La frise est continue sur les quatre faces du monument. Elle montre, en bas-reliefs aux contours cernés, des Romains et des Gaulois combattant en de multiples duels, les Romains vêtus de tuniques et parfois de cuirasses, les Gaulois nus, aux cheveux longs, armés de boucliers. La facture de l'ensemble est assez grossière, avec des pieds et des mains disproportionnés.
Le socle central de l'attique supérieur, qui devait porter un grand groupe équestre, présente sur les deux faces de l'arc des panneaux centraux en bas-reliefs montrant la confusion d'une bataille en plein engagement, où chacun combat furieusement. L'identification de la IIe légion est assurée par son emblème, le capricorne, représenté sur le bouclier d'un officier, à gauche sur la face nord. Les nombreuses mortaises qui entourent les deux panneaux doivent correspondre aux tenons de fixation d'appliques décoratives de bronze dont aucune n'est parvenue jusqu'à nous.
Les petites faces de l'arc sont décorées de panneaux sculptés en haut-relief, délimités par des colonnes corinthiennes demi-engagées. Le côté ouest est presque totalement une reconstruction d'Auguste Caristie, qui n'a pas refait les sculptures, mais les a seulement suggérées par des ébauches à peine marquées.
Chacun des six panneaux était décoré d'un trophée composé d'un support présentoir montrant des vêtements, des casques, des enseignes, des trompettes, au pied duquel sont représentés deux captifs enchaînés, dans le même style que les décors de l'arc de Carpentras. Les trois panneaux du côté est sont très lisibles.
Étendard au sanglier, détail, côté est | ![]() Côté ouest, reconstitué |