Le néolithique est considéré comme la période des débuts de l’agriculture : un climat plus clément ainsi que la diminution vraisemblable des ressources de la chasse et de la cueillette, amènent progressivement les populations à se fixer et à entreprendre la domestication d’espèces végétales et animales.
Le bocage est apparu lors des premiers défrichements et a apporté une réponse magistrale à la dégradation des terres lœssiques et à l'érosion des sols.
Au Moyen Âge, l'augmentation des besoins en céréales, qui constituent la base de l'alimentation humaine, entraîne de grands défrichements. Après 1100, les seigneurs se montrent intéressés par le gain de terres et organisent eux-mêmes les opérations de défrichement. On commence donc à mettre en place des champs de petite taille, carrés, délimités par des enclos qui sont installés dans les parties médianes de collines, là où la terre est la plus riche, afin de la retenir, et dans le bas des vallées, où le sol est hydromorphe.
Entre 1400 et 1500, les nobles s'emparent des terres indivises (non-propriétaires) située en haut des collines, pour y développer des métairies constituées de champs ouverts. L'araire fait son apparition et impose des parcelles carrées.
À partir de 1900, le bocage est complété par des champs de même taille et tirés au cordeau.
À l'époque contemporaine, le bocage est bouleversé. La haie, les talus et le réseau hydraulique de fossés et mares associés, trois éléments qui se complètent pour créer les bocages les plus riches et écologiquement les plus stables sont également menacés par les mêmes causes ; l'apparition des tracteurs et des grandes machines agricoles, et de parcelles de plus en plus grandes. Les haies, encombrantes, sont détruites par les agriculteurs ou lors des remembrements. On souhaite de larges passages, les chemins et fossés sont agrandis, mis en culture ou laissés à l'abandon. La haie perd son caractère juridique.
Dans les années 1860-1990, le bocage a régressé ou disparu sur une grande partie de son aire antérieure : on estime à 40 000 km les haies détruites dans le seul département du Finistère et 2 millions de km pour l'ensemble de la France, non sans conséquences.
La gestion de l'eau s'en est trouvée bouleversée. Les destructions sont soupçonnées d'être à l'origine d'inondations et de sécheresses plus fréquentes et exacerbées, de pullulations d'insectes dits « nuisibles », de dégradation des sols et pollution de l'eau par le ruissellement et l'érosion. Parfois, les seules haies conservées sont dirigées dans le sens des pentes. La reconstruction est localement subventionnée, par exemple par les mesures agroenvironnementales, permettant la restauration des écosystèmes particuliers qu'abritent les haies.
Si la grande forêt préhistorique a depuis longtemps disparu des régions bocagères, certains arbres du bocage (ormes, chênes) étaient régulièrement émondés. Ils produisaient des troncs rectilignes particulièrement durs et résistants, qu'on a notamment utilisés comme poutres et pour les charpentes de ces régions où ils se sont généralement bien conservés sans pesticides ni traitements.