Les fièvres récurrentes concernent essentiellement l'Éthiopie, et à un degré moindre, la Chine du Nord et l'Amérique du Sud.
La maladie de Lyme doit être prise au sérieux pour toute balade en forêt, à la campagne, en France, en Suisse et en Belgique notamment. Des cas de contaminations sont également signalés dans des jardins publics de grandes villes.
On parle de 20 à 50 cas pour 100 000 habitants en France. La prévalence est particulièrement forte chez les chasseurs (15 % d'entre eux ont été en contact avec les germes infectieux) et la maladie de Lyme est considérée comme une maladie professionnelle chez les forestiers.
La maladie de Lyme est endémique dans certaines régions françaises comme l'Alsace, qui totaliserait d'après l'INVS la moitié des cas français à elle seule.
Les borrélioses tropicales semble être en augmentation ou avoir été méconnue car longtemps systématiquement confondue avec le paludisme qui touche les mêmes populations avec des symptômes semblables. La maladie dite des fièvres récurrentes était considérée comme rare jusqu’à la fin des années 1980, avant que des chercheurs de l’IRD ne montrent qu’en zone rurale dans la région de Dakar, la borréliose à tiques était (après le paludisme) la première cause de consultation en dispensaire. La bactérie se jouant du système immunitaire humain, un même individu peut développer la maladie un grand nombre de fois.
Sur 10 ans (de 1990 à 2005), des chercheurs de l’IRD qui ont suivi l’évolution de la maladie en Afrique de l'Ouest ont constaté que la tique vecteur est maintenant retrouvée dans les terriers de rongeurs de la plupart des villages du Sénégal, du Mali et de Mauritanie.
L’incidence de la maladie est très élevée : 4 à 25 % de la population étudiée était porteuse d’une borréliose, avec des fortes variations selon les années, avec une incidence annuelle moyenne de 11 % sur 14 ans. C’est le plus haut taux mesuré en Afrique pour une maladie bactérienne.
Deux espèces de bactéries du genre Borrelia sont rencontrées en Afrique tropicale :
Au Sénégal, la tique a colonisé les régions de savane soudanienne, semble-t-il au rythme du recul de la pluviométrie moyenne entamé avec la sécheresse de 1970.
L’IRD, l’Institut Pasteur et l’Université de Dakar ont, durant 14 ans (1990–2003), suivi les borrélioses dans la communauté de Dielmo (zone rurale de savane soudanienne de la région du Sine-Saloum), laquelle faisait aussi l’objet d’un suivi démographique et sanitaire.
L’équipe de recherche a habité en permanence dans le village pour voir quotidiennement chaque villageois afin de détecter tous les cas de paludisme, de borréliose à tiques ou de fièvres non causées par ces maladies, en confirmant ou infirmant chaque fois la maladie par un test biologique et un examen médical.
La bactérie Borrelia crocidurae a aussi été systématiquement recherchée au moins une fois par an chez les personnes sans symptômes.
Tous les terriers des maisons et des cours des concessions ont été recherchés, dénombrés en y mesurant la présence de tiques et le taux d’infection de ces tiques par la bactérie.
Des rongeurs et des insectivores divers ont été capturés pour tenter de comprendre l’écologie de la bactérie et quel était son réservoir.
Pour la période d’étude, 11 % des habitants ont développé chaque année une borréliose et ce, pour toutes les classes d’âge.
Seuls le paludisme et la grippe ont un niveau d’incidence aussi élevé sur une durée aussi longue.
Des prospections systématiques au Sénégal, Mali et Mauritanie ont permis d’étudier l’aire de répartition de la tique, de mesurer le taux d’infection sur l’ensemble de son aire de répartition et d'établir la proportion de villages concernés par la maladie.
Résultats:
La borréliose est donc bien un problème majeur de santé publique dans la plupart des régions rurales du Sénégal et du Mali et dans toute la Mauritanie, pourtant, bien qu’étant devenue l'affection bactérienne la plus fréquente, elle reste totalement mal connue des personnels de santé. Souvent, des cas qu’on croit être un paludisme devenu résistant aux médicaments antipaludiques sont en fait une borréliose, dont les symptômes sont identiques. De plus, Borrelia crocidurae n’est présente dans le sang qu’en faible quantité. Elle n’est détectable dans les prises de sang, au microscope, que par un personnel expérimenté et uniquement durant les pics de fièvre.
Le réservoir animal semble difficile à traiter, mais des antibiotiques de la famille des tétracyclines sont à ce jour bon marché et efficaces.