Capsulite rétractile de l'épaule - Définition

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Introduction

Capsulite rétractile de l'épaule
Classification et ressources externes
CIM-10 M75.0
CIM-9 726.0
DiseasesDB 34114
MedlinePlus 000455
eMedicine orthoped/372 

La capsulite rétractile, ou « épaule gelée », est une affection douloureuse de l'épaule responsable d'une impotence fonctionnelle majeure du membre atteint. Cette affection est actuellement classée parmi les raideurs de l'épaule et rentre dans le cadre nosologique du syndrome douloureux régional complexe de type I (SDRC I).

Étiologie

L'articulation scapulo-humérale et sa capsule articulaire

Le terme de « capsulite rétractile » apparait pour la première fois en 1945, et depuis cette date il est admis que l'enraidissement de l'épaule est en rapport avec une inflammation de la synoviale qui entraîne la fibrose de la capsule articulaire.

Différents explications physiopathologiques ont été avancées, mais aucune ne semble prépondérante ( rôle de facteurs de croissance, des métalloprotéases, d'anticorps antivimentine...), et depuis 1952, on admet que toute cause active sur la synoviale peut être responsable du tableau clinique.

Elle survient le plus souvent après un traumatisme du membre supérieur et surtout si celui-ci a été l'occasion d'une immobilisation prolongée ; mais on la décrit également au cours de maladies cardio-vasculaires (dans les suites d'un infarctus), de maladies neurologiques (AVC, parkinson), de maladies métaboliques (diabète, dysfonctionnement thyroïdien) ou de maladies pulmonaires. On décrit également des capsulites rétractiles dans les suites de radiothérapie axillaire ou sus-claviculaire, et plus rarement après la prise de barbituriques au long cours ou la prise de certains traitements anti-tuberculeux (isoniazide et éthambutol). Certains auteurs notent une prédominance féminine surtout en période périménopausique. Mais souvent on ne retrouve aucune cause évidente si ce n'est parfois un traumatisme psychique.

Anatomo-pathologie

A l'examen macroscopique, la capsulite rétractile correspond à un épaississement ( jusqu'à 2 mm parfois), un raccourcissement et à une sclérose de la capsule articulaire glèno-humérale ; le raccourcissement est tel qu'il est impossible d'écarter les deux surfaces articulaires (on peut les écarter de 1 cm sur une épaule saine) Lors de l'intervention on retrouve ces lésions dans la majorité des cas avec parfois des lésions associées:

  • une rétraction du muscle sous-scapulaire qui peut aller jusqu'à sa quasi-disparition,
  • une bursite sous-acromio-claviculaire,
  • des adhérences au niveau de la bourse séreuse sous-scapulaire,
  • une tendinite du long biceps,
  • une hypertrophie du ligament acromio-coracoïdien;
  • et des adhérences intra-articulaires qui peuvent être parfois les seules lésions retrouvées.

A l'examen microscopique, on retrouve un épaississement fibreux de la capsule avec quelques éléments inflammatoires.

Clinique

Cliniquement, on constate une épaule bloquée (« épaule gelée » des anglo-saxons frozen shoulder). Elle évolue en trois phases:

  • une phase algique avec douleur diurne et nocturne, voire insomniante. Les mouvements augmentent l'intensité de la douleur, et le patient va progressivement limiter ceux-ci, d'abord en abduction puis en rotation externe.
  • une phase de blocage proprement dit avec une limitation très importante de toutes les amplitudes (abduction, adduction, rotation, anté et rétropulsion), la plus marquée étant l'abduction (le malade ne peut écarter le coude du corps qu'en faisant basculer son omoplate).

Cette phase s'accompagne d'une diminution progressive des symptômes douloureux. La capsulite rétractile peut être associée à une algodystrophie du membre supérieur (syndrome épaule-main) avec des troubles vasomoteurs, des douleurs, un œdème de la main et parfois des troubles trophiques.

  • une phase de récupération fonctionnelle : la raideur articulaire est quasiment indolore et s'estompe ; le malade récupère progressivement ses amplitudes articulaires, mais cette récupération peut durer plusieurs mois.

Pour faire un parallèle entre la clinique et les constatations arthroscopiques, Neviaser décrit quatre stades « virtuels » dans l'évolution d'une épaule gelée :

  • le stade I correspond à la perte progressive des amplitudes passives ; c'est un stade douloureux qui évolue au maximum en trois mois et qui est facilement récupérable. L'arthroscopie retrouve un aspect de synovite inflammatoire hypertrophique avec une fibrose peu importante. L'examen anatomopathologique note une synoviale peu remaniée avec un infiltrat inflammatoire modéré. La récupération est assez rapide car la raideur n'est due qu'à l'inflammation de la synoviale (et non pas à une fibrose).
  • au deuxième stade on note une diminution marquée des amplitudes passives et une augmentation des phénomènes douloureux ; cette phase évolue entre les 3ème à 9ème mois. L'arthroscopie retrouve une diminution de volume de la capsule articulaire et une inflammation synoviale très marquée et hypervascularisée. La biopsie de la synoviale montre une synovite hypervascularisée. La fibrose de la capsule rend la récupération irréversible (à court ou moyen terme).
  • le stade III est moins douloureux, la raideur articulaire est persistante. Ce stade évolue entre les 9ème et 14ème mois et la douleur a nettement diminué. L'arthroscopie note une rétraction capsulaire avec un aspect fibreux, peu vascularisé. L'examen anatomopathologique retrouve du tissu collagène dense avec hypercellularité. On note toujours une raideur articulaire, et la diminution des phénomènes inflammatoires explique la diminution de la douleur.
  • au stade IV, les amplitudes passives récupèrent progressivement et la douleur a quasiment disparu.
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