Aux États-Unis, Jane Addams a fondé Hull House à Chicago dans les années qui suivirent sur le modèle de Toynbee Hall. En 1910, il y avait autour de 400 settlements aux États-Unis.
Les settlements étaient très développés aux États-Unis jusque dans les années 1960 où l'action communautaire de Saul Alinsky vint bousculer cette tradition pour développer les mouvements de l'organisation communautaire.
Les centres sociaux sont nés en Angleterre (settlements) à la fin du XIXe siècle à l'initiative d'un pasteur protestant Barnett et de sa femme dans le quartier pauvre de Whitechapel. Toynbee Hall était un lieu d'habitation pour les étudiants d'Oxford qui souhaitaient partager la vie et leur savoir avec les populations marginalisées. Les Barnett décidèrent d’ouvrir un lieu de résidence laïc pour les étudiants d’Oxford et de le nommer en hommage à Arnold Toynbee décédé l’année précédente. Ce “settlement universitaire” (Universities Settlement) avait pour objectif de devenir un Collège universitaire en éduquant progressivement les habitants. Une partie de la vision initiale de Barnett plaçait le settlement au fondement d’une « université ouvrière » de l’Est londonien. Il pensait que les étudiants pouvaient apprendre autant des pauvres que les pauvres pouvaient apprendre des étudiants.
Les classes élémentaires données par les étudiants étaient vu au départ comme un phénomène temporaire. Elles auraient dû diminuer alors que d’autres cours devaient émerger permettant à Toynbee Hall de devenir un collège universitaire. Le dimanche, d’autres classes se tenaient sur la littérature, la physiologie ou la botanique.Mais l’avenir ne se montra pas aussi radieux ! Le nombre des personnes participant aux cours commença à diminuer à partir du milieu des années 1890.
Toynbee Hall commença avec 16 résidents. Grâce à leurs efforts grandît ainsi un programme d’éducation et de protection sociale. Cela incluait l’éducation pour adultes, du travail pour les jeunes, diverses initiatives de travail social, du logement, de fournitures de santé et du développement économique. Le settlement et ses résidents participèrent également à l’éducation de la classe ouvrière organisant un nombre important de cours l’après-midi, des débats et des discussions et facilitant la création d’un nombre significatifs de clubs culturels et d’associations.
Le settlement pouvait également servir de base pour un certain nombre de chercheurs dans le courant des « enquêtes sociales ». Charles Booth et son groupe travaillèrent ainsi sur la « Vie et le travail du peuple à Londres » à partir de Toynbee Hall. Plus tard, les Barnett virent l’impact sur la gouvernance locale et surent que les settlements pouvaient contribuer à une citoyenneté plus actives des habitants de St Jude. À travers l’éducation et la stimulation des électeurs, ils pouvaient développer la participation des résidents et des habitants à la gouvernance locale. C’était là l’objectif d’un « socialisme pratique ». (titre de l’un des ouvrage de Samuel Barnett).
Parallèlement à Toynbee Hall, Samuel Barnett créa en 1884 « East End Dwellings Company » qui devait fournir des habitations pour les classes populaires. Enfin, en 1899, il ouvrit une galerie d’art toujours en activité, « Whitechapel Art Gallery » afin d’offrir à tous un accès aux œuvres des artistes modernes.
Comme nous venons de le voir les centres sociaux sont le plus souvent apparentés aux settlements anglais créés à la fin du XIX ème siècle . Les settlements se sont fondés sur une double origine : la classe ouvrière anglaise paupérisée et l’église anglicane. Une dizaine d’années plus tard apparaissent en France les premiers centres sociaux, qui, s’ils s’apparentent aux settlements pour la mission (résoudre la question sociale :ce qui constitue, il faut bien l'avouer, un vaste programme), en diffèrent par les fondements. L’origine des centres sociaux français se trouve en partie dans les mouvements prolétaires de la commune de 1848 où la résolution des problèmes sociaux est pointée, comme dans la constitution de 1792, comme une tâche dévolue à l’Etat . C’est sans doute cette lointaine parenté qui permettra petit à petit aux centres sociaux d’être intégrés dans les dispositifs publics. Une autre spécificité des centres sociaux français est la présence majoritaire et continuelle des femmes dans leur histoire et leur fonctionnement.