La forteresse comportait une double enceinte dont la plus petite couronnait le sommet de la colline. L'enceinte extérieure, constituée par un mur crénelé très épais, était flanquée de dix à douze tours reliées par un chemin de ronde. La porte principale, protégée par deux tours, une poterne et un système de herses, ouvrait au sud vers Saint-Martin-sous-Montaigu. Une poterne donnait au nord en direction de Couches. L'enceinte intérieure, aux murailles moins épaisses, potégeait le donjon, la grande salle, le logement seigneurial et une petite cour où se trouvait le puits. Enfin, le donjon carré, muni d'un pont-levis, pouvait être entièrement isolé. À la Révolution, après deux siècles d'abandon, on distinguait encore les tours de l'enceinte extérieure. Au début du XXe siècle, on pouvait encore accéder au pied du donjon et des murailles. Cette forteresse, imprenable au temps de la féodalité, n'a pas résisté au perfectionnement des armements: c'est maintenant un tas de pierrailles signalé seulement, et pour un temps indéterminé, à l'attention des promeneurs, par un pan de mur du donjon.
Le site est une propriété privée et ne se visite que sur autorisation.
Bibliographie
Montaigu de Bourgogne, d'E. PAPINOT (1920)
Le château de Montaigu et ses seigneurs, de LADEY de SAINT-GERMAIN (1901)
Ruines du chateau de Montaigu, Magasin Pittoresque 1871 page 232
Historique
Armes des Bourgogne capétiens
Armes des Damas
Armes des Valois-Bourgogne
vers 950 : à la demande du duc de Bourgogne, un château est construit par Lambert de Valentinois, comte de Chalon par son mariage avec Adélaïde de Vermandois, dans le but de protéger la ville des invasions venant de l'ouest et de surveiller la voie romaine Lyon, Chalon, Autun, Paris
1180 : Guillaume II, dernier comte héréditaire de Chalon, ayant pillé la Bourgogne, est dépossédé de ses biens par le roi Louis VII le Jeune au profit de Hugues III de Bourgogne; celui-ci érige la terre de Montaigu (ou Montagu) en fief au profit de son second fils, Alexandre de Bourgogne, premier représentant du rameau de Bourgogne-Montaigu; les seigneurs de cette famille sont les plus puissants de leur temps; cousins du roi de France, et de l'empereur de Constantinople, ils ont une cinquantaine de vassaux
1205 à 1244 : Eudes de Bourgogne, fils du précédent, est seigneur de Montaigu
1244 à 1304 : Guillaume de Bourgogne-Montaigu, fils du précédent, seigneur de Montaigu, élève le fief à l'apogée de sa grandeur; il est le seul de sa lignée à avoir résidé fréquemment dans la forteresse, surtout apte à loger une garnison
1304 à 1338 : Eudes II ou Oudard de Bourgogne-Montaigu, fils du précédent, est seigneur de Montaigu
1338 à 1348 : Henri de Bourgogne-Montaigu, fils du précédent, seigneur de Montaigu, est le dernier de sa lignée
1348 : à la mort du précédent, le fief est partagé entre la famille de Damas et le duc de Bourgogne
1477 : à la mort de Charles le Téméraire, le fief tombe dans le domaine royal
fin XVe siècle et XVIe siècle : le château sert tantôt de refuge aux habitants des villages voisins, tantôt de repaire à une troupe passée au banditisme
1591 : le château est pris par les troupes de la Ligue; l'enceinte, en partie démolie, puis reconstruite, sera démantelée sur ordre de Henri IV
jusqu'à la fin du XVIIIe siècle : ce qui reste d'habitation est utilisé par les vignerons comme logements et comme entrepôts
1803 : les pierres sont vendues à un maçon qui transforme le tout en carrière
1822 : le marquis d'Arcelot se rend acquéreur des ruines; plusieurs ermites vont les occuper dont un, Jean Rougeot, sera assassiné
1870 : le dernier ermite, un certain Richer, soupçonné d'exactions et d'espionnage doit s'enfuir tandis que la population détruit l'oratoire et la cellule