La chronique situe, par ailleurs, à Bernstein des épisodes, plus anecdotiques mais non dénuées de piquant, mêlant chevalerie, loyauté, félonie et ruse...
Le comte de Dabo, seigneur de Bernstein, accompagna l'empereur Conrad III à la deuxième croisade (1147-1149). En son absence, il confia à son frère l'administration de son fief ainsi la protection de sa fille. Celui-ci chassa, cependant, sa nièce du château qui trouva refuge comme servante dans une auberge de Dambach. Le comte parvint à s'échapper du siège de Damas, en 1149, et s'en retourna tel un miséreux sur ses terres. L'aubergiste refusa qu'il s'acquitte de son repas en vertu d'une recommandation à la compassion envers les indigents édictée par le seigneur de Bernstein, parti en croisade. Le comte se fit alors reconnaître et les habitants du village se joignirent à lui pour reprendre son fief.
En 1212, le duc Ferry II fit emprisonner en raison de son inconduite sa nièce, Adélaïde, fille naturelle et maîtresse de son frère Mathieu. À la mort de Ferry, en 1213, Mathieu chargea son écuyer Otto de Rosheim de libérer la belle. Ce dernier, fit allumer à la nuit tombée, des feux sur un promontoire situé au sud du château. Quand l'alerte fut donnée, l'ensemble de la garnison se précipita hors du château pour circonscrire les incendies. Otto profita du pont-levis laissé abaissé pour délivrer la jeune femme et s'enfuir par la poterne Nord.
Il fut un seigneur de Bernstein qui prétexta d'un voyage pour vérifier la fidélité de son épouse. Dans les faits, il se cacha dans les environs. Déguisé, il grimpa de nuit jusqu'à la fenêtre de sa dame, croyant surprendre l'adultère. Bien fidèle, sa femme s'éveilla en sursaut et sentit son honneur menacé. Se saisissant d'une épée, elle occit le rôdeur ne se rendant compte que trop tard de la méprise. Désespérée et culpabilisée par la mort de son mari, elle mourut de chagrin. La légende prétend que par des nuits silencieuses, l'on peut voir passer une calèche de cristal enfermant le couple malheureux et poursuivie par une meute de chiens diaboliques.
Façade sud : donjon et logis seigneurial | ![]() Tour attenante au logis |
Les vestiges actuellement visibles datent de plusieurs époques :