De nos jours, les cabanes en pierre sèche de la Haute-Loire, et surtout celles de la région du Puy-en-Velay, sont désignées dans la littérature touristique sous le vocable de chibotte, forme francisée du mot vellave tsibota (var. tsabota).
Il faut savoir qu'il s'agit d'un terme popularisé dans la première moitié du XXe siècle par l'érudit Albert Boudon-Lashermes, qui l'avait emprunté au toponyme chabotta rencontré dans des textes médiévaux et désignant une habitation permanente rudimentaire, une masure. Le terme vernaculaire authentique, employé par les vignerons constructeurs et utilisateurs de ces édifices, était tsabana, en français local tsabone, c'est-à-dire cabane. Cette substitution, il faut le préciser, était le corollaire d'une mythification des cabanes, promues au rang de « ligures » par ce savant.
Etant donné la nature géologique des plateaux volcaniques du Velay, les matériaux employés à la construction des chibottes sont évidemment des matériaux d'origine volcanique.
A Vals-près-le-Puy, il s'agit de dalles et de blocs de basalte, extraits sur place lors du dérochement nécessaire à l'établissement des parcelles de vigne. On peut penser que, comme ce fut le cas dans d'autres régions, la poudre et des outils en acier furent employés pour mener à bien ce travail, produisant d'énormes quantités de matériaux lithiques .
On distingue deux morphologies de matériau, à la place et à la fonction bien distinctes dans un même édifice :
Si les lauses de la « peau » intérieure ne sont jamais taillées, par contre elles sont souvent fracturées, sans doute pour en réduire les dimensions et obtenir un meilleur jointoyage. Les pierres du parement extérieur sont, quant à elles, quelconques. On note l'emploi de très gros blocs à la base, puis de pierres de moins en moins grosses à mesure que l'on se rapproche du sommet.
Quant à l'encadrement de l'entrée, il est souvent en blocs de brèche basaltique, plus rarement en blocs de ponce volcanique. Deux faces sont alors taillées : celle en façade et celle de l'embrasure.
Les chibottes ou tsabones étaient, au XIXe siècle, des habitations temporaires ou saisonnières dans les champs et les vignes. Ainsi des habitants du Puy-en-Velay qui possédaient une vigne à Vals-près-le-Puy, y avaient généralement une chibotte qu'ils occupaient le dimanche et pendant l'été, selon un schéma rencontré dans de nombreuses régions du Midi.
Dans les années 1920-1930, ces cabanes, d'un emploi malcommode, commencèrent à être abandonnées pour de petites pavillons carrés, maçonnés et à toit de tuile plate, plus confortables.
Si l'on fait abstraction des guérites, les cabanes visibles actuellement relèvent d'un type morphologique et constructif bien caractéristique, dont les grands traits peuvent se définir comme suit :