Colique du Devonshire - Définition

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Introduction

La « colique du Devonshire » ou « colique de Devonshire » est le nom donné à une épidémie de maux de ventre très douloureux qui a sévi plusieurs dizaine d'années (17e - 18e siècles) dans la province anglaise du Devonshire, suite à l'absorption régulière de faibles quantités de sels de plomb présent, pour plusieurs raisons, dans les cidres fabriqués dans cette région.

Première page d'un des ouvrages polémiques niant (à l'époque) la responabilité du plomb dans le phénomène épidémique des coliques du Devon. Cet ouvrage a été écrit par un clérical qui était aussi producteur de cidre

C'est une des très nombreuses formes épidémiologiques de coliques de plomb observées depuis l'antiquité par les médecins et chroniqueurs. Des auteur anciens et le Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, des sciences ... d'Isidore Bricheteau, Joseph Briand, Ossian Henry l'ont classé parmi les « coliques végétales », refusant de l'attribuer au plomb, et l'attribuant par erreur à des maux de ventre dus à une acidité excessive des fruits

« Luzuriaga lui avait de même donné le nom de colique de Madrid (qu'on montrera plus tard être une des formes épidémiologiques des coliques de plomb). Mais il est évident, d'après les causes et symptômes rapportés par ces observateurs, que la maladie qui a reçu ces diverses dénominations était ou une dysenterie ou une colite produite particulièrement par l'usage de fruits acerbes ou de boissons de mauvaise qualité »..

ce syndrome n'a d'abord pas été repérée comme une intoxication saturnine car il était induite tantôt par une utilisation frauduleuse et cachée du plomb, tantôt d'utilisation visible du plomb (citernes à cidre doublées de plomb, couvercle de cuve en plomb...).
Cette maladie sera ensuite souvent cité comme exemple de l'extrême toxicité du plomb, même à faibles doses.

Aspects historiques et épidémiologiques

Une fréquence anormale de douleurs abdominales très violentes et persistantes, parfois associées à des arthrites ou paralysies et à des délires est observé dans le Devonshire au 18ème siècle et sera l'objet de polémiques explicatives jusqu'au début du 19ème siècle.

Le premier témoignage écrit de cette maladie date de 1655. Les symptômes décrits étaient d'abord de graves douleurs abdominales conduisant parfois à la mort. Cette maladie sera assez rapidement reliée à la consommation de cidre (la boisson traditionnelle des habitants du Devon à cette époque). On l'a d'abord attribuée à l'acidité de la boisson ou des pommes servant à la fabriquer.

Divers observateurs et médecins cherchent à en expliquer scientifiquement les causes.

William Musgrave en fait une première description scientifique de ces « coliques » qui affectent les habitants du Devon
Après lui, John Huxham (parfois nommé Jean Huxam ou Huxham par les francophones) dénommé la maladie "Colique de Devonshire") remarquent que tous les malades ont en commun de consommer des cidres provenant des mêmes marchands.
Comme leurs prédécesseurs, ils attribuent d'abord les symptômes à des cidres trop aigres ou acides. Puis, on commence alors à soupçonner les cidres lithargiés

Certains auteurs évoquent le plomb parfois utilisé pour doubler et étancher des cuves ou dans certains ustensiles utilisés pour produire le cidre, ou pour le boire (gobelets ou cruches vernissées d'un mauvais émail riche en plomb, chez les pauvres) ;

« Depuis onze ans environ (C'est à dire depuis 1767), on a beaucoup écrit en Angleterre fur la maladie qui est le sujet de cet ouvrage , & la dispute s'est échauffée à un point qui n'est pas ordinaire dans les discussions de cette nature. Les uns ont prétendu qu'il falloit imputer la colique de Devonshire au plomb dont on fait fréquemment usage dans les cuves à cidre; d'autres ont soutenu par des raisons très apparentes, que ce n'étoit pas la véritable cause ; & chacun est resté dans son sentiment Il paroît cependant, quoi qu'en disent les derniers, que le plomb produit la colique de Devonshire ; & c'est le sentiment de M. Hardy. Il a remarqué que les pauvres & les gens du peuple étoient beaucoup plus sujets à cette maladie que les gens riches, & il a conjecturé que cela pouvoit venir des vases dont les premiers se fervent pour boire , &. qui font pour l'ordinaire des cruches de terre vernissées. En examinant ces cruches, il a trouvé que le plomb employé dans la vernissure étoit très-considérable, &. qu'il le dissolvoit dans le cidre & dans les autres boissons. Il s'est donc cru en droit de conclure que le plomb est la véritable cause de la colique de Devonshire, d'autant plus que les autres eau es qu'on assigne à cette maladie, 'n'en expliquent pas si bien tous les effets. »
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