La colonne Vendôme est un monument parisien situé au centre de la place du même nom dans le Ier arrondissement de Paris. Elle fut érigée par Napoléon pour commémorer la bataille d'Austerlitz. Au fil des années, elle reçut les noms de colonne d'Austerlitz, puis colonne de la Victoire avant de devenir colonne de la Grande Armée. Elle est communément appelée colonne Vendôme.
Ce site est desservi par les stations de métro Madeleine, Opéra et Tuileries.
C'est une colonne de bronze de 44,3 mètres de haut et d'environ 3,60 mètres de diamètre moyen, posée sur un socle et surmontée par une statue de Napoléon Ier. Elle a été inspirée par la colonne Trajane située dans le forum Trajan à Rome. Cette inspiration va au-delà d’une simple ressemblance formelle : elle se nourrit de l'idée du cosmopolitisme d’Emmanuel Kant. Son fût, constitué de 98 tambours de pierre, est recouvert d'une chape coulée avec le bronze de 1 200 canons pris aux armées russes et autrichiennes (chiffre sans doute propagandiste, les historiens dénombrent environ 130 canons pris à Austerlitz) et décorée, à la manière antique, de bas-reliefs représentant des trophées et des scènes de batailles. S'enroulant en continu jusqu'au sommet, cette hélice, longue de 280 m et composée de 425 plaques de bronze, a été dessinée par Pierre Bergeret et exécutée par une équipe de sculpteurs composée entre autres de Jean Joseph Foucou (six des bas-reliefs), Louis Boizot, Bosio, Bartolini, Claude Ramey, François Rude et Edme Gaulle, Corbet, Clodion et Ruxthiel. Un escalier intérieur permet d'accéder à une plate-forme située sous la statue sommitale. La statue visible de nos jours date du Second Empire. Elle est due au sculpteur Auguste Dumont et représente Napoléon Ier, en Caesar imperator, drapé dans un manteau court et portant pour attributs de sa gloire, le glaive, la victoire ailée et la couronne impériale de lauriers.
La base de la colonne Vendôme est en porphyre d'Algajola.
L'inscription dédicatoire, rédigée à la manière antique, est la suivante :
NEAPOLIO IMP AVG |
qui peut se lire : Napoléon empereur auguste, a consacré à la gloire de la Grande Armée, cette colonne, monument formé de l'airain conquis sur l'ennemi pendant la guerre d'Allemagne en 1805, guerre qui, sous son commandement, fut terminée dans l'espace de trois mois.
La colonne Vendôme est directement inspirée de la colonne Trajane de la Rome antique qui elle est entièrement en marbre. On trouve aussi à Paris, dans le même style de monument, la colonne de Juillet sur la place de la Bastille.
La première statue de Napoléon en César fut réalisée par le sculpteur Antoine-Denis Chaudet (1763-1810). Plus importante commande du gouvernement au sculpteur, il y consacra ses dernières années avant de mourir d'épuisement. La statue fut coulée en 1808 et placée au sommet de la colonne le 5 août 1810. Descendue en 1814 elle est fondue en 1818. Seul le globe de la victoire fut préservé pour être plus tard installé sur la réplique de Dumont.
Sous la monarchie de Juillet une nouvelle statue de l'empereur, en petit caporal, par Charles Émile Seurre, (aujourd'hui dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides), est placée au sommet de la colonne le 28 juillet 1833, en présence de Louis-Philippe. L'effigie mesure 3,50 m de haut.
Napoléon III la fait remplacer par une copie de la première statue en empereur romain de Chaudet, réalisée par le sculpteur Auguste Dumont. C'est cette statue, restaurée en 1875, que l'on peut voir aujourd'hui. À la seule différence que Chaudet avait représenté l'Empereur tenant dans sa main gauche le globe de la victoire et son épée dans sa main droite tandis que Dumont a montré Napoléon tenant son épée de la main gauche et le globe de la victoire provenant de l'ancienne statue de Chaudet dans sa main droite.