Jusqu’au début des années 1970, les relevés in situ ont constitué la méthode principale de cartographie des zones de congères pour la gestion du risque. Puis R. D. Tabler, en 1975, suggéra une méthode statistique pour déterminer la forme des congères en fonction des pentes du terrain. Dans les années 1990, G. Brugnot, de l'Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement (Cemagref), développa un système expert permettant de déterminer sur un tracé routier les zones en travers potentiellement touchées par les congères en lui fournissant des données comme l’altitude du terrain naturel, l’altitude et la géométrie des objets environnants, l’exposition et l’orientation par rapport au vent dominant, la pente du terrain, ainsi que le type de barrière à neige utilisée (dit « profil en travers »).
Parallèlement, le travail en soufflerie et l'étude théorique des forces en jeu ont permis de développer des simulations informatiques de la formation des congères. Dans ces modèles, les écoulements atmosphériques et le transport de la neige sont simulés à l'aide d'équations. Très difficiles à introduire dans ces simulations, la géométrie des parois des obstacles et les types de surfaces du terrain rencontré y jouent cependant un rôle primordial. En effet, c'est sur ceux-ci que se produisent, par friction, les échanges de quantité de mouvement et de chaleur qui déterminent l'écoulement final de l'air dans la couche limite de l'atmosphère au-dessus du sol. Naturellement, ces modèles doivent être couplés à des données météorologiques précisant le type et l'intensité des chutes de neige ainsi que les vents dans la zone étudiée. L'intégration dans le calcul des caractéristiques du terrain permet au modèle de dégager une évolution temporelle et spatiale des dépôts de neige, ce qui permet de repérer à l'avance les effets lors de constructions projetées, de définir les régions à risque pour les avalanches ou de remédier à des problèmes d'accumulations sur des structures et routes existantes.