Corbeau freux - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Conservation de l'espèce

Un fléau traditionnel

L’effectif de cette espèce dépend depuis des millénaires, pour le meilleur et pour le pire, de l’action de l’homme. Par la conversion de terres vierges à l’agriculture, l’homme a jeté les bases de l’expansion et de la prolifération du freux ; par la chasse et la concurrence alimentaire, il en a limité les populations et l’a même localement réellement mis en danger. Les déprédations provoquées par l’homme, comme la chasse, l’empoisonnement, la destruction des nids, l’abattage des arbres, continuent d’occasionner le recul ou la fluctuation des populations d'oiseaux. Le corbeau freux passe pour le principal fléau des cultures.

Tendance actuelle

Ce n’est que récemment qu’une certaine prise de conscience s’est instaurée (le corbeau freux était déclaré « Oiseau de l'année 1986 » en Allemagne), favorable à la présence de cette espèce indigène. Globalement, on constate une légère augmentation des populations de corbeaux freux en Europe de l’ouest, comme en témoigne par exemple la reconquête du Jura suisse dans les années 1960. Même les colonisations épisodiques comme celles d’Autriche orientale, semblent donner naissance à des populations sédentaires. SI pour toute l’Europe, l’espèce est classée S (pour secure, « pérenne »), en Autriche, en Suisse et en République tchèque le corbeau freux reste sur la Liste rouge de l'UICN. Grâce à sa stratégie de migrer par colonies, l'espèce a pu survivre ; c'est ainsi qu'en Bade-Wurtemberg par exemple, les mesures de lutte contre les nuisances sont en cours de réévaluation. La population de corbeaux freux en Europe est aujourd'hui estimée à 10 millions de couples.

Quelques solutions

Lorsqu’une volée de freux colonise un champ cultivé à maturité, il en résulte d'ordinaire des dommages significatifs. Les cultures précoces ou tardives sont plus particulièrement menacées, surtout les céréales à rotations multiples comme le maïs. Les freux raffolent des graines en germination : pour se procurer le germe, ils extirpent le plus souvent les pousses hors du sol par rangées entières. Pour remédier indirectement à ces déprédations, on évite de trop avancer la culture en saison. Des semis à 8 cm de profondeur (au lieu des 2-4 cm usuels) et la rotation des cultures font obstacle à l'arrachage des pousses, tout en assurant une moisson optimale et un rendement correct des récoltes. On enduit aussi parfois les semences d'un liquide au gout désagréable pour le freux, ce qui réduit les ravages. Des appâts périphériques et des haut-parleurs émettant des cris d'alarme permettent aussi de tenir les freux à l'écart d'un champ plusieurs jours de suite ; quant aux épouvantails, ils ne font pas illusion longtemps. La pose de grands bandeaux de couleur vive ou l'exposition de cadavres de corbeaux est sévèrement réglementée en Allemagne.

Reproduction et couvée

Colonie de freux le long de l'autoroute A50 au nord d’Apeldoorn le 20 mars 2004 (crédit : E. van Herk).

Le corbeau freux est mûr sexuellement dès la fin de sa deuxième année ; les couples sont monogames persistants. La construction du nid commence au début du mois de mars, à la cime des feuillus en allées ou dans les champs. Les nids sont rapprochés les uns des autres, mais une interdistance d’au moins un mètre est généralement respectée. On trouve aussi parfois, mais exceptionnellement, des nids sous les toits, les ponts ou d’autres édifices et même au sol. Le nid, qui est construit par les deux parents, est un entrelacs compact de frêles brindilles recourbées, dont l’intérieur est couvert de mousse et différents autres matériaux. Le vol de tels matériaux entre couples d’une même colonie ou à l'extérieur de la colonie n'est pas rare. La couvée consiste en trois à six œufs (et même parfois jusqu'à neuf), de couleur bleu-vert, insensiblement tachetés de sépia ou de gris. Elle sera couvée par la mère pendant 16 à 19 jours, tandis que le mâle se charge de la nourriture. Le parasitisme de couvée à l’intérieur de l’espèce intervient occasionnellement, mais on ignore si les parents parasites ont dans ce cas encore une couvée à charge. Le nid est occupé environ un mois. Dans les dix premiers jours, le mâle s’occupe exclusivement de la nourriture, puis les deux parents s’y mettent. Devenus autonomes, les oisillons restent encore quelques temps sous la surveillance de leurs parents, avant de rejoindre une colonie de jeunes et d'occuper un territoire le plus souvent attenant à leur lieu de naissance. C'est au sein des groupes de jeunes oiseaux que les couples se forment un an plus tard. Il n'y a qu’une couvée par an, et ce n'est qu’en cas de perte d'une couvée qu’aura lieu une deuxième, voire exceptionnellement une troisième couvée dans l’année.

Page générée en 0.109 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise