David Rivault de Fleurence, ou encore David Rivault, né en 1571 probablement à La Cropte, près de Laval, ou dans les environs, et mort en janvier 1616 à Tours, est un homme de lettres et mathématicien français.
Il est sans doute apparenté avec Pierre Rivault de Flurence, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, Maître des Eaux et Forêts de Mayenne. Sur la fin de sa vie, dit-on, David Rivault et Jean son frère, auraient voulu se pourvoir d'un titre nobiliaire.
Il reçut une éducation soignée, et, fut élevé, dit-on, parmi les familiers du comte de Laval. Après avoir terminé ses études, embrassa le parti des armes. Tout jeune, il écrivit le Fâché amoureux dont on ne connait que le titre mentionné par son auteur.
Le désir d'acquérir de nouvelles connaissances le conduisit en Italie et en Sicile. Outre les mathématiques, qu'il avait étudiées avec soin, il possédait le grec, le latin et les langues orientales. Pendant qu'il était à Rome, il acquit des manuscrits arabes, entre autres un recueil de proverbes d'Abou-Obaïd et un dictionnaire arabe, qu'il fit traduire en latin par un maronite. Il communiqua ensuite cet ouvrage à Isaac Casaubon, qui pria Erpenius de le publier. Rivault est qualifié dans la préface :
« Vir clarissimus et doctissimus, linguarum orientalium valde studiosus »
A Paris, où il était de retour en 1599, il publia le Discours du point d'honneur. Claude d'Expilly fait allusion, à la fin de son 30e plaidoyer au sentiment de Rivault de Flurence. Rivault fit un voyage en Hollande vers la fin de 1602, et il alla à Leyde voir Scaliger avec lequel il s'entretient d'astronomie.
L'amitié de Casaubon, bien en cour, contribua beaucoup sans doute à l'avancement de Rivault. Le 20 novembre 1603, il fut nommé par Henri IV gentilhomme de la chambre du roi. Pour prouver sa reconnaissance au roi, il étudia la question des armes à feu, et publia à Paris en 1605, Les elemens de l’artillerie concernans tant la theorie que la pratique du canon.
Le 29 août 1605, il accompagna en qualité de résorier le jeune comte de Laval, qui se rendait en Hongrie, pour y servir comme volontaire dans les armées de l'Empereur. Le comte fut tué par les Turcs devant Comorn le 3 décembre 1605 ; et Rivault, qui combattait près de lui, fut blessé de deux coups de cimeterre et d'un coup de hache. Il ramena le corps de son protecteur à Laval, et profita des loisirs que lui laissait la paix pour se livrer à la culture des sciences.
David Rivault s'embarquait de nouveau à Marseille, en 1608, pour le Levant, visitait les mers d'Orient, combattait contre les Turcs par mer et par terres, courait plusieurs risques en diverses sortes.
Il fit un second voyage à Rome en 1610, et fut admis à l'académie des humoristes. Le jour qu'il vint y prendre séance, le 28 février, il prononça un discours latin de réception dédié à Jean Zamet : Minerva annota, sive De conjungendis litteris et armis, qui fut imprimé (Rome, 1610, in-8°).
De retour à Paris, il fut nommé sous-précepteur de Louis XIII et son professeur de mathématiques, avec un traitement de trois mille livres par brevet du 28 avril 1611. Les mémoires de la cour nous le montrent assidu à ses fonctions.
Il succéda le 4 novembre 1612 à Nicolas Lefèvre dans la charge de précepteur en chef du jeune roi. Le 4 août 1612, il obtint le titre de conseiller d'État et privé.
A cette époque, Rivault proposait d'établir une académie qui s'étendrait à toutes les sciences, excepté la théologie. Il en dressa les statuts et prononça le discours d'ouverture. Il prépara la voie à Richelieu et l'Académie française. Avec le concours de M. Chaumont, sous-précepteur, du Père Cotton, qui assistait à toutes les leçons, et du nonce Ubaldini, il mit dans l'éducation du roi l'esprit de suite qui jusque-là avait fait défaut.
Ce fut un accès de colère de Louis XIII pour un sujet futile et le sentiment de sa propre dignité qui motivèrent la retraite de Rivault de Fleurance. L'élève royal avait un chien qu'il aimait beaucoup. Cet animal incommodait souvent Rivault pendant qu'il donnait ses leçons, et un jour, pour s'en débarrasser, il lui donna un coup de pied. Le roi s'emporta contre Rivault au point de le frapper. Celui-ci présenta sa démission et quitta la cour. Il se réconcilia cependant avec le roi, qui lui promit, dit-on, un évêché. La publication des œuvres d'Archimède avec traduction, notes et prolégomènes et les commentaires d'Eutoce d'Ascalon, fut l'œuvre de sa retraite. Il dédia son livre à son élève.
Il avait accompagné jusqu'à la frontière madame Elisabeth, mariée au roi d'Espagne, dont la sœur Anne d'Autriche, devenait reine de France. En revenant de ces fêtes prinicères, il tomba malade et mourut à Tours au mois de janvier 1616 à l'âge de 45 ans.