Le cycle se passe entièrement en milieu sylvatique (forêt ou milieux de lisières) ou prairial (plutôt en zone de prairies de moyenne montagne, enneigées en hiver). L'hôte intermédiaire normal - micromammifère rongeur sauvage (appartenant à différentes espèces) - s'infecte en ingérant des embryophores qui, éliminés avec les déjections du renard, souillent les sols et les baies ou fruits de la strate herbacée du sol.
C'est presque toujours dans le foie que l'embryon hexacanthe va se fixer et évoluer pour donner naissance à une forme larvaire originale qui diffère fondamentalement de l'hydatide (nom donné à l'état larvaire du taenia). Il n'y a pas ici de véritable membrane proligère, mais un bourgeonnement anarchique, extensif, de stolons parasitaires qui envahissent le parenchyme hépatique à la manière d'un néoplasme. La cuticule qui se forme n'a pas le temps d'encapsuler le processus et limite de petites cavités vésiculaires, irrégulières, remplies par une sécrétion gélatineuse colloïde et qui contiennent, chez l'animal du moins, de très nombreux scolex. Entre ces cavités, des travées fibreuses s'organisent et des zones de nécrose apparaissent à la longue, contribuant à donner à l'ensemble l'aspect anatomo-pathologique d'un cancer du foie.
Les canidés (renard notamment) s'infestent par carnivorisme, en dévorant les rongeurs atteints, mais chez ces derniers l'affection est rapidement mortelle ce qui limite la transmission. L'homme est un « hôte intermédiaire », qui s'infecte via un chien ou un chat ou en avalant des embryophores qui souillent la terre, des baies sauvages ramassées au sol ou encore en manipulant les dépouilles également souillées de renards. L'affection humaine est accidentelle et sporadique (chasseurs, déterreurs, forestiers, jardiniers, propriétaires de chiens) ou liée à certaines professions exposées (éleveurs de renards).
Ce taeniasis étant asymptomatique, en zone à risque, tout chien ou chat doit être considéré comme potentiellement porteur de vers.
On peut se protéger de cette zoonose par :
Le parasite peut être éliminé par du bromhydrate d'arécoline (2 à 4 mg/kg PO), mais il faut traiter l'ensemble des chiens ou chats d'un foyer, désinfecter les niches, récupérer la totalité des matières fécales émises et les désinfecter par le feu.