Zoonose Classification et ressources externes | |
DiseasesDB | 28555 |
---|---|
MeSH | D015047 |
Une zoonose (du grec zôon, « animal » et nosos, « maladie ») est une infection ou infestation naturellement transmissible de l'animal à l'homme et vice versa. Elle est causée par divers agents biologiques (virus, bactéries, champignons, prions...).
Le terme de zoonose regroupe en fait 2 modalités différentes de transmission :
Ces maladies font partie du risque animal global, et toute personne peut les développer, souvent même sans contact avec les animaux.
Par ailleurs, certaines zoonoses sont des maladies professionnelles (qui touchent par exemple les éboueurs, taxidermistes, agriculteurs, éleveurs, vétérinaires, forestiers, ...).
Beaucoup des maladies émergentes sont des zoonoses. L'OMS, la FAO et l'OIE ainsi que de nombreux éco-épidémiologistes pensent que la circulation des humains et des animaux (d'élevage, domestiques) joue probablement un rôle majeur dans la diffusion et l'extension mondiale de nombreux pathogènes
Au début des années 2000, une nouvelle "maladie émergente" est découverte tous les 14 à 16 mois (contre une tous les 10 à 15 ans dans les années 1970). Cette augmentation s'explique par une veille épidémiologique plus intense, mais aussi par une aggravation des conditions favorisant ces émergences.
Les agents pathogènes non-conspécifiques, dits « pathogènes multi-hôtes non-humains », c'est-à-dire capables d'infecter un grand nombre d'espèces, sont ceux qui ont le plus de chance de conduire à une maladie émergente.
Ceux qui semblent le plus dangereux pour l'homme sont ceux qui peuvent infecter plusieurs espèces dont les ongulés, carnivores (chien et/ou chat en particulier), rongeurs et (pour les virus) chiroptères.
Certaines tiques sont pour cette raison des espèces vectrices « à haut risque », en particulier Ixodes ricinus dont les larves et nymphes peuvent piquer environ 300 espèces de vertébrés (à sang chaud ou froid). Parmi ces centaines d'hôtes, seuls quelques-uns sont infectés par les borrélies (agents de la maladie de Lyme) et parmi ces espèces seules quelques-unes jouent un rôle majeur en tant qu'espèces-réservoirs.
A titre d'exemple, en Auvergne, Chloé Boyard de l'INRA a montré que les micromammifères joueraient un rôle important dans la dynamique de la tique Ixodes ricinus en prés pâturés et dans les bois des alentours de Combrailles (Puy-de-Dôme). Une autre étude de l'INRA a montré que sur sept espèces de micromammifères forestiers et périforestiers capturés dans des paysages forestiers, bocagers et de prés ou prairies, le mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus) était et de loin le principal vecteur de tiques, elles-mêmes vectrices de la maladie de Lyme, probablement en raison de son comportement et peut-être d'une susceptibilité particulière aux borrélies.
Nombre de zoonoses peuvent voir leur aire d'endémie s'élargir par les introductions d'espèces, volontaires ou involontaires.
Par exemple, le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus) récemmment introduit en France dans plusieurs forêts suburbaines étant souvent trouvé porteur de nombreuses tiques, il a été étudiés de ce point de vue en 2007. L'étude a confirmé que ces tamias portent en moyenne beaucoup plus de tiques que les autres espèces, et notamment plus de larves et de nympes que le campagnol roussâtre (Myodes glareolus) ou le mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus) qui sont les deux autres espèces-réservoir connues et qui - de par leur mode de vie - sont pourtant théoriquement plus exposés aux tiques que les écureuils tamias. Ces tamias étaient en outre beaucoup plus souvent infectés par des borrélies ; 61 % des tamias étudiés en 2007 étaient infectés et jusqu'à 80 % au mois de juin ! contre quelques pourcent des autres espèces. L'étude doit se poursuivre avec un projet multidisciplinaire (écoépidémiologie), avec étude de la variabilitié des borréliequ'ils portent et véhicule.