Enseignement de l'arabe en France - Définition

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Une offre croissante

Au départ formation complémentaire réservée au diplomates, missionnaires et militaires, l'arabe gagne peu à peu sa reconnaissance comme discipline à part entière: en 1905 est créée l'agrégation d'arabe. Le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) suivra en 1975.

Dans le courant des années 1990, sous l'action conjuguée d'une actualité internationale où le Proche-Orient se taille la part du lion et de la visibilité accrue de la jeune génération de Français issus de l'immigration maghrébine, l'enseignement de l'arabe devient victime de choix idéologiques et de politiques qui créent un sentiment de précarité chez les élèves, étudiants et professeurs et contribue à donner à cette discipline l'image d'une matière "à risque" où les débouchés peuvent s'élargir prodigieusement ou se tarir d'une année à l'autre.

Néanmoins, le nombre d'étudiants en arabe connaît de la fin des années 1990 au début des années 2000 une très forte hausse, notamment dans les établissements universitaires. Ainsi, le département d'arabe de l'INALCO a pu enregistrer certaines années près de 1000 nouveaux inscrits.

L'enseignement de l'arabe depuis le début du mandat de M. Sarkozy

Le discours de Constantine

Nicolas Sarkozy maintient l’ouverture des concours d’arabe et, le 5 décembre 2007, à l’occasion d’une visite d’Etat en Algérie, il prononce un discours dans lequel il déclare :

Ce qui compte, c’est que l’Algérie et la France aient la langue française en partage et que tant d’écrivains, tant de savants expriment en français ce qu’il y a de plus beau dans l’art, dans la sagesse et dans la pensée algérienne. Et je souhaite que davantage de Français prennent en partage la langue arabe par laquelle s’expriment tant de valeurs de civilisation et de valeurs spirituelles. En 2008, j’organiserai en France les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes, parce que c’est en apprenant chacun la langue et la culture de l’autre que nos enfants apprendront à se connaître et à se comprendre. Parce que la pluralité des langues et des cultures est une richesse qu’il nous faut à tout prix préserver.

Les Assises de l'enseignement de la langue et de la culture arabe

Ces assises sont organisées le 9 octobre 2008 à l’Assemblée Nationale. Empêché de se joindre à ces assises, Nicolas Sarkozy fait lire par Mme Malika Ben Larbi, sous-préfet, un message, dans lequel il vante son action en faveur de l’islam et son action afin de fournir aux pays arabes un accès au nucléaire civil, deux éléments absents de la note d’intention préparée par les organisateurs.

A l’issue de cette journée, le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, annonce cinq grands axes de développement pour l’enseignement de la langue arabe :

  1. Généralisation des sixièmes bilangues dès la rentrée prochaine
  2. Identification et création d’établissements pilotes pour l’arabe afin d’éviter la dispersion des moyens
  3. Généralisation des regroupements inter-établissements en centre-ville dans les grandes agglomérations
  4. Développement des sections internationales et de langues orientales (avec une ouverture prévue pour l’an prochain). C’est à cette occasion, que le ministre a évoqué les succès que sont les deux seules sections internationales d’arabe : celle d’Honoré de Balzac (Paris) et celle du Lycée International d’ Europole (Grenoble).
  5. Développement de l’arabe dans l’enseignement professionnel (notamment hôtellerie, tourisme, restauration)

Des mesures qui tardent à se concrétiser

Un an après, les mesures annoncées tardent à se concrétiser. Cependant, l'intérêt pour la question est relancé par un article publié par Brigitte Perucca dans l’édition du Monde du 9 septembre 2009, intitulé La langue arabe chassée des classes, qui reprend une partie des analyses exposées lors du colloque du centenaire de l'agrégation d'arabe. Cet article à un certain retentissement, puisqu’il donne lieu à deux questions de sénateurs, MM. Yannick Bodin (PS) et Jacques Legendre (UMP) au ministre de l’Education nationale. Celui-ci n’a pour l’instant pas répondu.

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