Une friche est un terrain, ou une zone, qui n’est pas, ou plus cultivé, ni même entretenu. Des activités marginales peuvent cependant s’y étendre : pâturage, chasse et autres activités de loisirs. La mise en culture d’une friche s’appelle le défrichage.
La friche doit être distinguée de la jachère, qui est une préparation du sol. La friche agricole résulte de la déprise agricole (ou abandon) des terres. Lorsqu'une terre agricole abandonnée commence à se reboiser naturellement, on l'appelle alors « accrus ».
Dans les systèmes d’agriculture extensive, le maintien de parcelles périphériques en friches ou jachères permet de préserver partiellement la diversité biologique, mais c’est une mesure rarement utilisée.
L'exode rural entraîne souvent un abandon d'une partie des terres agricoles (déprise agricole) jusque-là cultivées et qui retournent peu à peu à l'état naturel, ce qui entraîne un réembroussaillement, la végétation sauvage recolonisant spontanément en quelques années les anciens champs. La plantation d'arbres (reboisement dit en « timbre-poste ») dans les parcelles en cours d'abandon, souvent des conifères pour des raisons de rentabilité, est une autre solution parfois utilisée, plutôt que de laisser les terres totalement abandonnées. Dans tous les cas, la friche sociale entraîne une fermeture progressive des paysages en raison de l'invasion de la végétation sauvage, mais permet aussi une réextension de la forêt et accroît les espaces naturels disponibles pour la flore et la faune sauvages.
La friche sociale provoque aussi l'abandon du patrimoine bâti ; les fermes et hameaux abandonnés tombent en ruines lorsqu'ils ne sont pas rachetés par des résidents secondaires, les villages sont progressivement abandonnés, désertés ou connaissent à tout le moins une régression démographique marquée. Les services publics et privés ferment les uns après les autres, ce qui provoque un processus sans fin de vieillissement de la population (ce sont les jeunes qui partent) et de déclin démographique.
Par extension, on appelle friche industrielle, une zone industrielle dans laquelle les activités industrielles ont été démantelées, le terrain ayant été totalement débarrassé ou éventuellement conservant des vestiges d’installation.
Les friches industrielles posent souvent des problèmes de dépollution pour pouvoir les reconvertir à d’autres fins (agriculture, logement, loisirs, …).
En France, des établissements publics fonciers (EPF), régionaux, peuvent lever une taxe pour réhabiliter les friches industrielles ou urbaines. 50 % environ des friches existantes dans les années 1980-1990 (10 000 ha environ) étaient situées dans les anciens départements industriels du Nord et du Pas-de-Calais, dues à la crise de l’industrie charbonnière, métallurgique et des filatures à la fin du XXe siècle. Les EPF peuvent s’appuyer sur des bases de données (Basias, Basol) et des études de risque pour mieux cibler les mesures de mise en défend, en sécurité ou de dépollution, avant requalification du site. Ces sites ont dans un premier temps été rendus à l’industrie. Depuis les années 90, ils sont plutôt rendus à la nature (trame verte) ou transformés en Espaces verts. Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’EPF a ainsi avant 2005 déjà replanté plus de 10 millions d’arbres et buissons sur ces sites requalifiés, et la Mission Bassin minier aide à les intégrer dans la Trame verte du bassin minier
La notion de friche a dans les pays riches et d’agriculture intensive une connotation généralement négative, mais certains auteurs comme François Terrasson, ont tenté de défendre l’intérêt de la friche qui est aussi un retour des processus de la vie sauvage.