Il est possible de faire une représentation mathématique du Cube de Rubik, un casse-tête qui fut en son temps très populaire. Cet article fait partie d'une série sur la théorie mathématique du Rubik's Cube.
(où désigne )
droite (right), haut (up), gauche (left), avant (front), arrière (back) et bas (down).
Le groupe libre sur les générateurs éléments de X , noté FX est le groupe des mots réduits de X.
Dem :
est un groupe :
Définition : on appelle H sous groupe normal à G si pour tout g de G, on a g − 1 * H * g = H.
Soit X un ensemble fini avec n = card X. Soit Y un groupe de mots réduits sur X. Soit R le plus petit sous groupe normal de Fn contenant Y. R constitue l’ensemble des relations de Fn.
Dem : Fn/R est un groupe, c’est le plus grand groupe qui satisfait ces relations. Avec les notations précédentes, (G, o ) est par définition un groupe satisfaisant les relations de R (groupe quotient sur Fn) Soit G’ un autre groupe construit sur les mêmes générateurs X satisfaisant les relations de R. On considère (qui à un mot w lui associe sa décomposition selon les générateurs de G’). Cette application est un morphisme de groupe avec puisque G’ satisfait les relations de R donc f(R) = 1. D’après les théorèmes sur les morphismes, G est une extension de G’ donc G est le plus grand groupe généré par X satisfaisant les relations de R. Soit G un groupe. On dit que G a pour générateurs l’ensemble X et pour relations Y si G est isomorphe à Fn / R. Un ensemble de générateurs et de relations est appelé une présentation. En termes de notation, un élément r de R est noté sous forme d’une équation de la forme r = 1.
Ex : le groupe cyclique d’ordre n possède un générateur x et une relation xn = 1 donc on a X = {x} et .Cn admet donc comme présentation: Cn = x | xn = 1 Le groupe diédral d’ordre n a pour présentation Dn = {a,b | an = 1,b2 = 1,aba = b}
Soit X un ensemble et un autre ensemble disjoint noté tel que pour tout élément de ces ensembles, (élément neutre), avec . Un mot est une séquence composée des éléments de pondérés d’une puissance . Un mot s’écrit et le mot inverse est défini ainsi : Un mot réduit est soit un mot vide (constitué que de 1) soit un mot pour lequel il n’y a pas deux symboles consécutifs de la forme . Si est un mot réduit, on définit alors la longueur de w par l(w) = N .
D’après les notations utilisées pour étudier le Cube, le problème peut se présenter sous deux formes. On peut le traiter en utilisant des notations totalement mathématiques ou alors le traiter sous forme de mots puisque chacune des lettres R,U etc. correspond à une permutation (voir numérotation du Cube). Il existe donc une fonction surjective de l’ensemble des mots sur X = {R,L,U,D,F,B} vers l’ensemble des permutations du Cube. Pour une permutation, la longueur est définie comme étant, en partant du Cube résolu, le nombre minimum de mouvement (= générateurs considérés) à effectuer pour obtenir la permutation.
À partir de ces mouvements, on peut construire un arbre où chaque nœud représente une position du cube (la permutation appliquée au cube résolu). En partant de l’identité, on peut construire une suite (Sn) qui à chaque étape est égal au nombre de position possible du cube réalisable avec n mouvements de base. On a S0 = 1,S1 = 18,S2 = 18 * 18 + 27 et ensuite pour tout n, on a Sn = 12Sn − 1 − 18Sn − 2. En effet, pour plus de précision dans le calcul, il ne faut pas compter toutes les permutations qui permettraient de revenir à une position déjà atteinte. Pour cela, il faut donc fixer des conditions (on compte ici les mouvements de la tranche du milieu) : on ne compte pas les positions obtenues par deux mouvements consécutifs sur une même face ni trois mouvements autour du même axe. Dans une situation donnée, il ne reste plus que 12 dans une position de Sn − 1 mouvements possible plus les 18 que l’on peut effectuer sur Sn − 2 qui correspond aux positions où l’on n’a pas répété les mouvements (ou encore les positions où l’on a répété les mouvements pour revenir à une identité). On peut ensuite calculer le terme général de la suite (Sn) puis l’égaler à N, le nombre de positions totales possibles du cube afin de déterminer n. On trouve alors n = 17.3 ce qui montre qu’il existe une position du cube qui ne peut pas être atteinte en moins de 18 mouvements. Il a même été prouvé qu'une position (le centre du cube) nécessite 20 mouvements.(Voir Optimal solutions for Rubik's Cube)