L'hyperkaliémie est un désordre hydro-électrolytique défini par un excès de potassium dans le plasma sanguin. Chez l'homme, elle se définit par un taux sanguin de potassium, appelé kaliémie, supérieur à 5 mmol/l. En fonction de son importance et de sa rapidité d'installation, l'hyperkaliémie peut menacer la vie car elle est pourvoyeuse de troubles du rythme et de la conduction cardiaque pouvant aboutir, en l'absence de traitement urgent, à un arrêt cardio-circulatoire.
Le potassium est un ion essentiellement intra-cellulaire. Son apport est alimentaire dans les situations normales et son niveau sanguin est régulé par le rein (rôle de l'aldostérone).
Les échanges de l'ion potassium entre milieux intra et extra-cellulaire interviennent dans différents processus biologiques, dont la contraction musculaire (muscle commun et muscle cardiaque) ce qui explique les conséquences d'une hyperkaliémie.
La plupart du temps, l'hyperkaliémie est découverte lors d'un examen systématique, le patient ne se plaignant de rien.
Les signes cliniques sont donc très inconstants et dépendent de la sévérité et de la rapidité d'installation de l'hyperkaliémie :
des tremblements et paresthésies des membres, une faiblesse musculaire des membres inférieurs, une bradycardie (coeur lent), des palpitations cardiaques, des nausées ou des vomissements peuvent se voir.
Les plus fréquemment rencontrées sont :
Il faut toujours évoquer une erreur de mesure, d'autant plus fréquente que le prélèvement a été difficile. En effet, un garrot trop serré, durant trop longtemps lors de la prise de sang, induit une mort des cellules pouvant libérer leur contenu en potassium et fausser la mesure. En cas de doute, le prélèvement peut se faire sans garrot ou en artériel.
L'hyperkaliémie est une anomalie assez fréquente puisqu'elle peut être détectée jusqu'à un patient hospitalisé sur dix.
La question essentielle est : faut-il transférer le malade en réanimation pour un traitement médical ? Cette interrogation est directement liée à la présence ou non d'une hyperkaliémie menaçante. Schématiquement, la prise en charge doit se faire en service de réanimation avec traitement maximal si au moins un de ces facteurs est présent :
Il n'est possible que si l'ECG est strictement normal, l'hyperkaliémie modérée, chronique, bien tolérée et qu'il n'existe pas de trouble métabolique ou cardiaque surajouté.
Le traitement repose alors sur des mesures simples visant à contrôler la kaliémie à un seuil acceptable, ainsi que sur la surveillance régulière par ionogramme sanguin. Le traitement de la cause, lorsqu'il est possible, est essentiel.
Il repose sur :
Le but du traitement est de limiter l'hyperkaliémie, et ainsi de protéger le coeur des troubles rythmiques.
Plusieurs techniques sont utilisées :
En cas d'hyperkaliémie grave mettant en jeu la vie du patient à court terme, le traitement de choix reste l'hémodialyse à réaliser au plus tôt après avoir entrepris les mesures ci-dessus citées.