Île de Trielen | ||
Géographie | ||
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Pays |
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Archipel | Archipel de Molène | |
Localisation | Mer Celtique (océan Atlantique) | |
Coordonnées | ||
Superficie | 0,27 km2 | |
Côtes | 2,39 km | |
Géologie | Île continentale | |
Administration | ||
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Région | Région Bretagne | |
Département | Finistère | |
Commune | Molène | |
Démographie | ||
Population | Aucun habitant | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC+1 | |
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Îles de France |
Trielen est une île de l'archipel de Molène, située à 6,3 milles marins du Conquet et à 1,3 milles marins de Molène, dans le Finistère, en Bretagne.
Bande de terre orientée sud-ouest / nord-est, l'île s'étend sur 1 km, pour une largeur maximale de moins de 300m. Elle comporte un plan d'eau intérieur dont l'eau est saumâtre.
On peut y débarquer par deux plages situées à l'est de l'île, l'une au nord, à proximité de l'île aux Chrétiens, et l'une au sud, protégée des forts courants de la passe de la Chimère par une avancée rocheuse. La majorité du trait de côte est constituée de galets et d'affleurements rocheux.
Elle est recouverte par une végétation rase, essentiellement constituée de fougères et d'herbes grasses, à l'exception de quelques arbustes autour du corps de ferme et d'un figuier, protégé par un muret en galets.
Les fouilles archéologiques menées sur l'île ont révélé de nombreux monuments mégalithiques et des traces d'habitation dans l'Antiquité. Comme Béniguet, au Moyen Âge, l'île appartient aux Comtes de Léon, puis à l'Abbaye de Saint-Mathieu
Trielen a accueilli une ferme importante, comme en témoignent aujourd'hui ses ruines et ses bâtiments, mais aussi les murets en galets qui délimitaient les parcelles cultivées. De 1949 à 1955, elle est exploitée par 3 paysans goémoniers, qui y élèvent 12 vaches et la cultivent.
Ensuite abandonnée, elle est utilisée entre 1954 et 1959 comme centre de rééducation par le père Albert Laurent, ainsi que l'île de Balanec. La mission que s'est donnée le père Laurent est de « favoriser le reclassement de jeunes ayant eu des difficultés avec la société », grâce à la vie au grand air et aux travaux des champs. Plusieurs éducateurs se succèdent sur place (MM. Masselin, Morin et Le Doyen) ; leurs tentatives pour subsister sur les îles grâce à leurs productions propres se soldent par des échecs. « On ne mangeait pas tous les jours », se souvient Hubert de Boissieu, l'un des pensionnaires, qui séjourna quelques mois à Trielen en 1957. Les îliens de Molène voient parfois débarquer les jeunes colons ; ils les surnomment les « bagnards ». « On voyait qu'ils vivaient mal », se souvient Marcel Masson, qui était à l'époque adolescent. Les pensionnaires dépérissent, jusqu'à ce que le père de Jean-Claude Paul, alerté par une lettre de son fils, ne s'inquiète auprès du maire de Molène, M. Bourlès. Celui-ci alerte alors la gendarmerie du Conquet, dont l'enquête a pour conséquence un nouvel abandon des îles de Trielen et Balanec en 1957.
Cependant le père Laurent décide de renouveler l'expérience en confiant les centres à la garde du couple Dumoret. Celui-ci essaye tant bien que mal à l'aide de chevaux et de quelques têtes de bétail d'organiser sa subsistance, mais en vain. Un pensionnaire parvient à s'échapper à l'aide du youyou de Trielen.
Suite à la constatation de mauvais traitements par la police, des plaintes sont déposées par des parents, des particuliers ayant versé de l'argent et des créanciers. Le prêtre est inculpé pour escroquerie par le parquet de Versailles. Pendant son procès, l'abbé Laurent plaide son innocence. Il accuse le « responsable » du centre de Molène d'avoir « dilapidé les fonds destinés au ravitaillement et vendu les moutons ». Après un réquisitoire « ressemblant fort à une plaidoirie », le prêtre est finalement relaxé par la 12e chambre correctionnelle de la Seine le 31 janvier 1959. Ces révélations mettent toutefois un coup d'arrêt aux expériences et les centres sont alors fermés définitivement.
Propriété du conseil général du Finistère depuis le 7 février 1972, elle a été acquise dans le cadre d'une procédure d'expropriation suite à l'arrêté de déclaration d'utilité publique du 8 novembre 1971. Elle est depuis gérée par la SEPNB, dans le cadre de la réserve naturelle de la mer d'Iroise.