Jersey - Définition

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Culture

L’île a inspiré Claude Debussy. Sa pièce pour piano l’Isle joyeuse en est une représentation musicale. Claude Cahun s’est installée à Jersey.

John Everett Millais (1829-1896), peintre, président de l’Académie Royale britannique, était jersiais.

Autres peintres originaires de Jersey : John Le Capelain (1812-1848), Philip John Ouless (1817-1885), Walter William Ouless (académicien, 1848-1933), John St. Helier Lander (1869-1944), Edmund Blampied (1886-1966).

John Wesley, fondateur du méthodisme, s’est rendu à Jersey en 1787 pour encourager les premières congrégations méthodistes. Pendant le XIXe siècle, le méthodisme a eu une forte influence à Jersey, surtout à la campagne. On voit encore de nombreuses chapelles et l’influence des Wesleyens existe toujours dans la politique sociale de Jersey. On y voit la survivance du mouvement religieux qui avait adopté le calvinisme à la Réforme.

Film tourné à Jersey : Louise-Michel de Benoît Delépine et Gustave de Kervern (2008)

Le Vieux Marché de Saint-Hélier par Philip John Ouless

Littérature

Le monument-Wace à Saint-Hélier

Wace est considéré comme fondateur de la littérature jersiaise au XIIe siècle.

La première poésie en langue jersiaise imprimée et datée (1795) est au nom de Matthew Le Geyt (1777-1849). La Fille Malade de Robert Pipon Marett (Laelius), poète et bailli de Jersey (1820-1884) fut citée par François-Victor Hugo dans son livre La Normandie inconnue. Autres noms de la littérature jersiaise au XIXe siècle : Henri-Luce Manuel (L., ), Esther Le Hardy (Nenné Caton), Philippe Langlois (St.-Luorenchais), Augustus Asplet Le Gros (A.A.L.G., 1840-1877), Philippe Asplet (L'Anmîn Flip), Philippe Le Sueur Mourant (Bram Bilo, 1848-1918).

Au XXe siècle : E. J. Luce (Elie, 1881-1918), George W. de Carteret (Le Caouain, 1869-1940), Edward Le Brocq (Ph'lip, 1877-1964), George F. Le Feuvre (George d'la Forge, 1891-1984).

Victor Hugo

Victor Hugo en exil à Jersey, 1850

Après le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, Victor Hugo est contraint à l'exil. Réfugié à Bruxelles, il doit la quitter après la publication du pamphlet Napoléon le Petit. Il décide alors de partir pour Jersey où il vivra de 1852 à 1855. Il habite Marine-Terrace, à la Grève d'Azette, dans le quartier de St Clément, jusqu'en 1855 où, expulsé par les autorités de Jersey, il part pour Guernesey.

C'est sur cette île qu'il écrit Les Châtiments, 98 poèmes sur sa colère et son indignation face au régime de Napoléon III.

Langues

Étendarts normands dans la rue ès Français à Saint-Hélier
Nom de rue en jersiais : c’est la rue noire à Saint-Ouën

Aux XIXe et XXe siècles, une colonisation importante de Britanniques anglophones a fait de l’anglais de loin la langue la plus parlée de l’île, reléguant le jersiais au statut de langue minoritaire. L’anglais est désormais langue officielle, la langue française reste officielle pour certaines cérémonies et la documentation légale (voir Français de Jersey). Le jersiais, encore couramment utilisé par une petite minorité de la population, est un dialecte normand. Les États de Jersey ont relancé son apprentissage à l’école. Jersey accueille régulièrement la Fête des Rouaisouns.

Exemple de phrase jersiaise :

Tch'est qu' ch'est l'jèrriais ? Ch'est la vielle langue d'Jèrri (Qu’est-ce que le jersiais ? C’est la langue ancestrale de Jersey.)

Le portugais est parlé par une minorité importante de la population issue de l’immigration.

À la campagne, les noms de rue sont le plus souvent en français ou en jersiais. À Saint-Hélier, beaucoup de rues portent deux noms, l’un anglais, l’autre français ou jersiais, mais rares sont les traductions exactes.

L’imprimerie est arrivée à Jersey pour la première fois en 1784 — l’administration autonome de l’île n’avait exigé que douze copies manuscrites de chaque loi ou ordonnance, dont l’une pour chaque paroisse. Un mensuel, Le Magasin de l’île de Jersey, première publication éditée à Jersey, est critique envers les autorités et est fermé après quelques mois.

La Gazette de Jersey, premier hebdomadaire de Jersey, paraît pour la première fois en 1786. La Chronique de Jersey est fondée en 1814 et La Nouvelle Chronique de Jersey la concurrence à partir de 1855. Ces deux titres ont fusionné en 1917 sous le nom de Chroniques de Jersey. C’est Le Constitutionnel qui représente l’opinion conservatrice jersiaise francophone du milieu du XIXe siècle, à partir de 1820.

Le premier journal en langue anglaise à Jersey, le British Press paraît en 1822.

La langue anglaise est permise dans les débats parlementaires des États de Jersey depuis 1900. L’anglais devient prédominant au cours du XXe siècle.

Le dernier journal édité en français à Jersey, Les Chroniques de Jersey, ferme à la fin de 1959 — depuis ce temps-là, il n’y a que des journaux en anglais.

Gastronomie

Enseigne bilingue d’un bar. Le « chien de Bouley » est un monstre légendaire de la localité.

Les fruits de mer sont une spécialité de la région — moules, huîtres, homards, crabes, autres coquillages. Les Jersiais aiment surtout les araignées de mer. On surnommait les îles Anglo-Normandes le royaume de congres et en effet la soupe d’andgulle (soupe de congre) était autrefois un plat très commun.

Les pais au fou (sorte de cassoulet insulaire) donnent un surnom aux Jersiais, Jersey beans, c’est-à-dire des haricots de Jersey en anglais, parce que les Anglais arrivés à Jersey croyaient que les habitants ne mangeaient que des fèves. Beaucoup de Jersiais considèrent ce surnom comme injurieux et préfèrent celui de crapaud.

Les mèrvelles (sorte de beignet en nœud, appelé en anglais Jersey wonder) sont populaires aux fêtes et kermesses.

Le pain jersiais traditionnel est mis au four sur une feuille de choux, avec une deuxième feuille à couvrir, ce qui lui donne un goût particulier.

Le lait jersiais est très riche, mais il n’y a pas de tradition de fabrication de fromage à Jersey. Les Jersiais donnaient la préférence au beurre.

Emblèmes

Au cœur de la ville de Saint-Hélier, cette sculpture rappelle qu’on surnomme les Jersiais — des crapauds. C’est l’animal national du pays.

Trois hypothèses coexistent sur l’origine du drapeau jersiais :

  • C’est un vieux symbole normand que l’on retrouve à Jersey et dans les armoiries de la famille normande-irlandaise Fitzgerald ;
  • C’est le résultat d’une erreur cartographique aux Pays-Bas qui a doté Jersey d’un drapeau irlandais ;
  • C’est la croix rouge du drapeau anglais différencié afin de distinguer les navires jersiais pendant les périodes de neutralité lors de guerres anglo-françaises.

Le drapeau actuel date de 1981 quand le blason et la couronne ont été ajoutés au drapeau par proclamation royale à la suite d’une demande des États de Jersey.

Les trois léopards normands sont tirés du sceau du bailli, mais ont été confirmés comme blason national. Les trois léopards sont librement utilisés par les citoyens de Jersey.

La chanson Ma Normandie est chantée comme hymne lors des jeux du Commonwealth, jeux des Îles, ou autre cérémonie quand il est nécessaire de distinguer les pays qui se servent de God Save the Queen. Mais il y a un mouvement populaire pour le remplacement de Ma Normandie par une chanson jersiaise Beautiful Jersey/Man Bieau P'tit Jèrri.

Les Jersiais sont surnommés par leurs voisins insulaires les « crapauds » (prononcer désormais à la jersiaise ou à l’anglaise "cwapauds") parce que l’on en trouve à Jersey et pas dans les autres îles de la Manche. Les Jersiais se vengent des Guernesiais en les traitant d’« ânes » ou de "donkeys" selon leur langue.

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