Jersey - Définition

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Histoire

Vue satellite de Jersey
Vue aérienne de Jersey depuis le nord
Beauport (Saint-Brélade). Au fond, la Baie de Saint-Brélade (à gauche) et Ouaisné (à droite)

Préhistoire

Il y a 180 000 ans, Jersey se présentait comme un plateau rocheux dans la plaine qui s’étendait à la place du nord de l’actuelle Manche. Des chasseurs de mammouths et de rhinocéros fréquentaient certaines cavernes des falaises de Jersey.

Devenue île il y a environ 8 000 ans avec la montée des océans induite par la fonte des calottes glaciaires, elle fut colonisée par des fermiers néolithiques qui y construisirent les dolmens et monuments funéraires et cultuels que l’on peut encore admirer aujourd’hui.

Antiquité

Des caches de pièces de monnaie démontrent la colonisation de l’île par des tribus celtiques vers 300 av. J.-C..

De la période gallo-romaine, il reste peu de traces, mais on a trouvé des preuves archéologiques qui témoignent de l’existence de commerce entre les tribus celtiques de l’île et le continent. Il existe aussi les restes d’un fanum, petit temple gallo-romain, au Pinacle, lieu sacré préhistorique des landes du nord-ouest. Selon la tradition (contestée) de l’Itinéraire d’Antonin, l’île s’appelait « Caesarea » (ou plus vraisemblablement « Andium ») - ce qui explique le surnom traditionnel de « Césarée » que l’on retrouve dans la littérature et dans des noms d’associations de nos jours.

Moyen Âge

Au VIe siècle, selon l’hagiologie, saint Hélier aurait évangélisé Jersey, demeurant une quinzaine d’années sur un rocher dans la baie de la Ville avant son martyre aux mains de pirates. Le village construit autour de l’église fondée à sa mémoire sur les dunes de la côte voisine est devenu la ville de Saint-Hélier, capitale de l’île. Une chapelle médiévale, l’Hermitage de Saint-Hélier, construite sur le rocher sur lequel le saint est réputé avoir vécu, se visite chaque année le 16 juillet, fête patronale, avec pèlerinage municipal et œcuménique.

Lors de l’émigration massive des Bretons vers les côtes de l’ancienne Armorique au VIe siècle, ceux-ci peupleront les îles de la Manche (appelées alors « îles Lenur ») qui étaient sur leur chemin. Saint Samson de Dol a également visité Jersey et des communautés monastiques celtiques ont occupé des lieux à Jersey pendant cette période. Au IXe siècle, elle appartenait au royaume de Bretagne, mais en l’an 933, elle fut donnée par le roi de France, avec l’Avranchin et le Cotentin dont elle dépendait, au duc de Normandie Guillaume Longue-Épée, à charge pour lui de les conquérir.

Des incursions des Vikings et l’établissement de colonies normandes ont marqué la toponymie de l’île. L’influence normande est devenue prépondérante et l’île a été incorporée dans le duché de Normandie après 933.

Selon le Jersiais Wace, le duc de Normandie Robert le Magnifique, a visité Jersey vers 1030.

La conquête de l'Angleterre en 1066 a lié l’île pour la première fois à la Couronne d'Angleterre. On plaisante à Jersey sur ce que les Jersiais ont battu les Anglais en 1066 et donc que « l’Angleterre appartient à Jersey et non l’inverse ».

En 1155, l’abbaye de Saint-Hélier a été fondée sur l’îlot à côté de l’Hermitage de Saint-Hélier.

En 1204, le roi de France Philippe-Auguste conquiert la Normandie. Les îles de la Manche restent sous le contrôle de Jean sans Terre, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Désormais il y aura une Normandie continentale et une Normandie insulaire, séparées. Le roi d’Angleterre sera considéré comme duc de Normandie dans les îles. Les Constitutions du roi Jean Sans Terre assurent les libertés et l’autonomie des îles - c’est l’origine du gouvernement de Jersey.

Le château de Mont-Orgueil est construit afin de défendre l’île contre les Français. Aujourd’hui, le château, qui domine la côte à l’est de l’île, est un grand lieu d’intérêt pour les touristes et est un symbole de l’indépendance de Jersey.

Epoque moderne

À la Réforme, un déluge de livres liturgiques imprimés à Genève ou aux Pays-Bas ont influencé le calvinisme qui avait triomphé à Jersey. C’est à cette époque que les vitraux ont été brisés, les statues et les croix abattues et les peintures murales effacées ou blanchies. Il s’agit d’une perte quasi totale du patrimoine artistique de Jersey.

Ce n’est qu’à la deuxième moitié du XVIIe siècle que l’anglicanisme est établi à Jersey.

Sous le règne d’Élisabeth Ire d'Angleterre, le Seigneur de Saint-Ouën, Hélier de Carteret, reçoit la seigneurie de Sercq sous condition qu’il colonise l’île inhabitée afin de protéger Sercq contre des bandes de pirates qui se servaient de l’île comme base d’opérations. C’est avec 40 familles de Saint-Ouën que Carteret a établi le petit État féodal.

Le château Elizabeth garde la ville de Saint-Hélier depuis le début du XVIe siècle

Nommé gouverneur de Jersey, Walter Raleigh (1554-1618) s’occupe du renouvellement des fortifications de l’île face au développement du canon. Il entreprend le remplacement du château Mont-Orgueil par une forteresse sur l’îlot appelé L’Islet occupé par l’ancienne abbaye de Saint-Hélier (désaffectée à la Réformation). Le nouveau château Elizabeth garde l’entrée du port de la ville.

C’est Raleigh qui a sauvé le vieux château que l’on proposait de démolir pour en faire usage des pierres pour la construction des nouvelles fortifications. Raleigh avait ordonné qu’on laisse « ce noble château ».

Lors des perturbations de la Guerre Civile d’Angleterre, Jersey accueille Charles, Prince de Galles, héritier au trône. À la suite de l’exécution de son père, Charles Ier, le prince est proclamé roi sur la place du marché de Saint-Hélier le 17 février 1649. Jersey est donc le premier pays à reconnaître le nouveau roi. Après la restauration de la dynastie en 1660, le roi Charles II montre sa reconnaissance pour l’abri offert par Jersey en offrant la masse en argent que l’on voit aujourd’hui aux séances de la Cour Royale de Jersey et des États de Jersey. George de Carteret, Bailli de Jersey, reçoit des terres en Amérique du Nord – c’est la fondation de l’État du New Jersey.

Après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, arrivent nombre de huguenots.

En 1689, le droit de neutralité est supprimé par le Conseil Privé du Roi et de la Reine.

En 1736, la bibliothèque publique est fondée.

La bataille de Jersey, le 6 janvier 1781, fut la dernière tentative française de conquérir l’île.

Révolution

En 1789, des milliers de réfugiés viennent à Jersey pendant les perturbations de la Révolution française. Au château Mont-Orgueil, le Jersiais Philippe d’Auvergne, duc de Bouillon, organise un réseau d’espionnage contre les autorités révolutionnaires en Normandie et en Bretagne. De nombreux prêtres réfractaires viennent trouver refuge dans l’île.

En 1799 arrivent 6 000 soldats russes.

La construction de rues militaires (commencée en 1806) liant les fortifications littorales avec le port de Saint-Hélier a amélioré les communications entre les paroisses autrefois assez isolées. Les cultivateurs peuvent désormais transporter leurs primeurs aux marchés de Londres et de Paris.

XXe siècle

L'île a été occupée par les troupes allemandes de la Wehrmacht entre 1940 et 1945. Près de 8 000 habitants de l'île ont été évacués, 1 200 habitants de l'île déportés dans des camps en Allemagne et plus de 300 habitants de l'île condamnés à la prison et envoyés en camps de concentration dans l'Europe nazie (principalement à Neuengamme). Par la suite, un total de 20 décèderont.
Le jour de la Libération — le 9 mai — est un jour férié, célébré chaque année avec faste. Les îles ont été le seul endroit appartenant à la Couronne occupé par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.

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