Kéa (île) - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Histoire

Des fouilles du début du XIXe siècle à Képhala ont révélé que Kéa était habitée depuis le néolithique : un village et une nécropole datant du IVe millénaire ont été mis au jour.
La péninsule d'Agia Irini abrite un important site de l'Âge du Bronze, contemporain du site de Phylakopi sur Milos.
Les Ioniens se seraient installés vers 1 000 avant notre ère et auraient construit les quatre cités de Ioulis, Korissia, Piessa et Karthaia.
À l'époque archaïque, l'île devint colonie d'Érétrie, cité d'Eubée. Le lion de Kéa à Ioulis date de cette période.
L'île fut dans le camp d'Athènes lors des guerres médiques et envoya des navires à Salamine. Elle entra ensuite dans la ligue de Délos. Elle partagea les défaites d'Athènes en Sicile puis à Chéronée. Kéa passa aux Ptolémées, puis aux Étoliens, puis aux Rhodiens et enfin aux Romains.
Au IVe siècle de notre ère, Karthaia fut entièrement détruite par un tremblement de terre.
L'époque byzantine fut florissante pour l'île qui fut ruinée par la domination vénitienne. Dès 1204, le métropolite d'Athènes, Michel Akominatos, s'était réfugié sur l'île pour échapper aux Croisés.

Après la Quatrième croisade, et alors que le Partitio Terrarum donnait explicitement Kéa à l'Empereur latin, ce furent les Vénitiens qui prirent possession de l'île. Domenico Michieli, Pietro Guistiniani et les frères Andrea et Geremia Ghisi s'en emparèrent. Le pirate lombard Licario reconquit l'île pour le compte de l'Empire byzantin en 1276. Les Ghisi la récupérèrent en 1296. Lorsque les Catalans s'emparèrent d'Athènes en 1306, ils pillèrent Kéa toute proche de l'Attique. L'accord de 1419 entre l'Empire ottoman et Venise confirme que l'île appartenait à la Sérénissime. Lorsque le Duc de Naxos, Francesco III Crispo devint fou au début du XVIe siècle et tua sa femme avant de s'enfuir pour Santorin, la régence du Duché, le fils de Francesco III ayant 11 ans, fut confiée à Giacomo I Gozzadini, seigneur de Kéa.

Si Barberousse ne prit pas lui-même l'île en 1537, elle passa quand même alors sous une domination ottomane lointaine, via Joseph Nasi. L'île connut alors une période de relative prospérité. Elle comptait 3 000 habitants à la fin du XVIIe siècle.
En 1770-1774, lors de leur expédition en Grèce dans leur lutte contre l'Empire ottoman (la Révolution d'Orloff), les Russes occupèrent l'île.
En 1789-1790, Lambros Katsonis, héros de la lutte contre les Turcs, utilisa Kéa comme base d'opérations pour ses raids contre la flotte ottomane.

Les sites antiques, notamment la cité de Karthaia, furent fouillés de façon systématique pour la première fois par l'archéologue P.O. Brönsted en 1811; ces recherches permirent d'identifier les emplacements de Ioulis et Karthaia, qui étaient auparavant pris l'un pour l'autre.

En 1821, Nikothimos Roussos et le pope Athanasios Homatianos dirigèrent les actions de l'île lors de la guerre d'indépendance grecque. Kéa reçut de nombreux réfugiés de Chios après les massacres et une violente épidémie se déclencha. Aghios Haralambos (saint Haralambie) serait alors intervenu pour sauver l'île. Il est depuis le saint patron de Kéa.

En 1830, Kéa rejoint le jeune royaume grec indépendant.

En 1837, l'île comptait 3 000 habitants. L'île connaît une certaine prospérité, notamment grâce à l'exportation des cupules de chêne, utilisées en teinturerie.

Durant la Première Guerre mondiale, Kéa fut le théâtre du naufrage du paquebot britannique de classe Olympic HMHS Britannic, touché par une mine allemande. Le Britannic coula dans le canal de Kéa qui sépare Kéa de sa voisine Makronissos. Son épave fut retrouvée et explorée en 1975 par le commandant Cousteau.

La capitale de l'île, appelée jusqu'alors Kéa, fut officiellement rebaptisée Ioulis ou Ioulida en 1975.

L'ancien dictateur Yeóryos Papadópoulos fut emprisonné sur cette île après le retour de la démocratie en Grèce, jusqu'à son jugement.

  1. (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001, p. 144-145.
  2. Institute for Neohellenic Research
Page générée en 0.113 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise