Le mécanisme exact expliquant le phénomène de latence et de réactivation caractéristique des virus HSV-1, ou herpès de type 1, et HSV-2, aussi connu sous le nom d'herpès génital, n’est pas complètement compris. Par contre, plusieurs facteurs ont été mis en évidence dans le cadre de cette persistance et l’objectif de cette page est d’en faire le survol pour être en mesure de comprendre quelques un des différents antagonistes en cause. Comme les deux souches virales sont très proches et que leurs mécanismes sont similaires, elles sont traitées comme une seule dans cette approche.
L’infection débute suite à la fusion de l’enveloppe du virus et de la membrane de la cellule cible. 4 glycoprotéines virales sont requises, soit gB, gD, gH et gL, ainsi que le récepteur gD. L’association de gB et gC aux protéoglycanes de sulfate d’héparine à la surface de la cellule, suivi de l’interaction entre gD et le récepteur nectin-1 et/ou HVEM (herpesvirus entry mediator, de la famille des récepteurs TNF), permet l'entrée du virion dans la cellule. Le virus est ensuite transporté vers le noyau en liant entre autres les protéines VP26 de sa capside à la dynéine des microtubules. Ensuite, la capside entre en contact avec le noyau, puis le génome viral est relargué dans le nucléoplasme. Une fois sa cible atteinte, la transcription de l’ADN débute. Le génome de HSV-1 contient 84 protéines. Parmi celles-ci, certaines ont un rôle prépondérant dans la régulation infectieuse.
Ces virus enveloppés font partis de la famille des Herpesviridae. Leur génome, sous forme d’ADN à double brin, est contenu à l’intérieur d’une capside. Le site d’infection primaire d’HSV-1 est non génital, préférentiellement dans la zone innervée par le nerf trijumeau, et tout particulièrement au niveau de la muqueuse oropharyngienne. Le « feu sauvage » labial (herpes labialis) est probablement le phénomène visible le plus commun et caractéristique de ce virus. Le site d’infection primaire d’HSV-2 est au niveau de l’épithélium génital, suite à un contact sexuel, suivi de la colonisation des ganglions sacrés innervant cette zone. Toutefois, ces sites ne sont pas spécifiques, puisque HSV-2 peut aussi coloniser les ganglions trijumeaux, et vice-versa.
Plusieurs mécanismes sont utilisés par le virus de l’herpes pour se défendre contre le système immunitaire. Certaines voies se rapprochent davantage du camouflage, alors que d’autres sont plus agressives et vont agir directement contre certaines cibles. Par exemple, ICP0, protéine qui stimule la prolifération virale dans les cellules où peu de molécules du virus sont actives, va aussi bloquer la cascade signalétique de l’INF ainsi que désagréger les structures nucléaires ND10. ICP47 va quant à lui protéger le virus des lymphocytes T cytotoxiques en entrant en compétition avec le site de liaison du transporteur associé à la présentation des antigènes. La régulation de l’apoptose est aussi un mécanisme très important permettant la survie du virus au niveau des ganglions lors de la latence. LAT est encore une fois mis en cause. Le locus code plusieurs gènes d’évasion de l’apoptose : 8 ORFs potentiels ont été identifiés au niveau de son premier 1.5 kb. Il va inhiber la cascade apoptotique de la caspase 8 et 9, ainsi que l’activation de la caspase 3. Un micro-RNA codé par LAT va protéger le ganglion ayant une infection latente contre l’apoptose, tout comme vont le faire sRNA1 et sRNA2, codés au niveau du premier 1.5kb de LAT.