La méthode Cseh, fondée par le hongrois Andreo Cseh dans les années 1920 est une méthode d'enseignement directe de l'espéranto : l'enseignant peut ainsi faire son cours directement en espéranto sans s'aider de sa langue nationale, ce qui permet d'organiser des cours en milieu international. Cette méthode demande un fort investissement de l'enseignant car il doit tout expliquer à travers les mots et notions déjà connues. Dans cette méthode on n'utilise pas de manuel, mais des images puis des textes.
Selon Julia Isbrücker, co-fondatrice de l'Institut International Cseh d'Espéranto :
«On doit l'existence de la méthode au fait que Andreo Cseh a dû guider un cours d'espéranto devant un public international, constitué essentiellement d'ouvriers. C'était en 1920 dans la ville transylvanienne de Sibiu. Il n'était pas possible de se procurer de manuels; commander à l'étranger était impossible car les frontières étaient fermées. Cseh se mit alors à donner un cours, mais pas dans le sens ordinaire du mot, mais sous forme de conversation. L'enseignant se servait d'un tableau noir et de craies, les apprenants de papier et de crayons. La tentative provoqua un grand enthousiasme. Au début il parla des objets les plus proches en n'utilisant que les plus simples des éléments grammaticaux. Puis il passa peu à peu à des sujets plus éloignés et à des points de grammaire plus difficiles. Au bout de 20 leçons de 2 heures, des conversations purent se tenir. C'est ainsi qu'est née la méthode Cseh. Les résultats excellents incitèrent à organiser d'autres cours dans toute la Roumanie, puis suivirent des invitations à d'autres pays.
La méthode repose sur les principes suivants
- pas d'utilisation de manuels
- pas d'utilisation de langues nationales, mais explication des mots nouveaux à l'aide des mots déjà acquis
- réponses collectives des apprenants
- conversation sur des thèmes d'actualité au lieu de l'utilisation d'exemples scolaires
- utilisation de l'humour et d'histoires drôles
- découverte des règles de l'espéranto par les apprenants eux-mêmes
Il est recommandé que le cours soit donné par un enseignant étranger pour renforcer le point 2.
»
Au début on a craint que le succès ne soit lié à la personnalité de Cseh, mais rapidement il s'avéra que ses émules de divers pays rencontrèrent un succès égal. Le but n'est pas de délivrer tous les secrets de la grammaire au premier cours, mais de former un groupe d'étudiants enthousiastes qui continueront le cours et participeront à la propagande. Il est fréquent qu'un cours suivant la méthode Cseh se termine avec plus de participants qu'il n'en avait en commençant. Les "Konversacioj" (conversations) de Cseh sont des soirées distrayantes où l'on ne remarque pas qu'on acquiert en même temps un puissant moyen pour s'ouvrir au monde.
De nombreuses personnes avaient déjà adopté la méthode en 1934 et l'appliquaient dans au moins 28 pays différents (dont les États-Unis, la Chine et l'Indonésie)
enseignants | nationalité | année | pays où les cours ont été donnés |
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Tiberio Morariu et Lizzie Morariu-Anderson | roumains | 1923 | Roumanie, Suède, Danemark, Saxe, Suisse, Vienne |
H. Seppik | estonien | 1929 | Suède, Norvège |
Elinjo Pahn | estonienne | 1930 | Suède, France, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Espagne |
Julio Baghy | hongrois de Budapest | Pays-Bas, France, Estonie, Lettonie | |
dr Ottmar Fischer | hongrois | Norvège | |
Sig. Pragano | roumain | Pays-Bas, Grande-Bretagne | |
Jens Schjerve | norvégien | Norvège, France, États-Unis | |
G. Ahlstand | Estonie | ||
Lidia Zamenhof | polonaise | Suède, France | |
M. Saxl | Danemark, Pays-Bas | ||
Ajo | Danemark, Allemagne | ||
K. Tunon, H. Rikand | Estonie | ||
H. Fox, J. Fethke | Suède | ||
A. Siitam | Finlande | ||
Schjerve et Doneis | États-Unis | ||
Lilok | Canton | Chine | |
D. M. Pot | Indonésie |