MIFARE est une des technologies de carte à puce sans contact les plus répandues dans le monde avec 500 millions de cartes et 5 millions de modules de lecture/encodage. La marque, lancée par Philips, est propriété de la société NXP. MIFARE est basée (partiellement ou complètement selon les modèles) sur l'un des standards ISO décrivant les cartes à puce sans contact; l' ISO 14443 de Type A fonctionnant à 13,56 MHz. La technologie est intégrée à la fois dans les cartes et dans les lecteurs/encodeurs. Ces lecteurs sont fabriqués par différents fabricants.
En fait, le nom MIFARE englobe deux types de cartes à puce sans contact très différents :
On distingue 3 types d'utilisation :
Il s'agit de l'utilisation, comme identifiant, du numéro protocolaire renvoyé par la carte en réponse aux trames de recherche du lecteur. Les cartes MIFARE Classic disposent d'un numéro de série sur 4 octets (32 bits). Les nouvelles générations disposent d'un numéro sur 7 octets. Cette lecture est par essence non sécurisée. L'usurpation de numéro par un dispositif actif voire par une autre carte est aisée. Pourtant, la simple lecture de numéro de série concerne la majorité des mises en oeuvre de la carte MIFARE, d'une part car elle permet aux fabricants de faire des lecteurs pouvant lire ce numéro sans intégrer de technologie propriétaire NXP, et d'autre part car le risque de fraude est souvent considéré comme tout à fait acceptable en regard du prix d'une solution plus sécurisée.
Il s'agit cette fois d'utiliser comme identifiant non plus le numéro protocolaire mais une donnée que porte la carte. Selon le type de carte, cela peut se faire par une lecture en clair (MIFARE UltraLight), en chiffré après authentification CRYPTO1 (MIFARE Classic) ou dans une session véritablement sécurisée pour les cartes à micro-contrôleur. Dans le cas d'une lecture en clair, l'usurpation n'est pas plus compliquée que l'émulation du numéro de série protocolaire. Les attaques sur CRYPTO1 ont montré que la lecture sécurisée MIFARE Classic ne pouvait plus être considérée comme sûre.
Dans cette approche la carte n'est plus considéré comme un simple identifiant (c'est à dire comme point d'entrée pour accéder à des informations stockées dans une base de données ou un système d'authentification quelconque), mais comme une mémoire stockant ses propres informations, à la manière d'une disquette ou d'une clé USB. C'est notamment le cas dans les réseaux de transport (par exemple Oyster à Londres) où sont stockés dans la carte MIFARE Classic le contrat d'abonnement et l'historique des mouvements. Dans ce cas la vérification de l'authenticité de la carte est primordiale. Depuis les attaques sur CRYPTO1, les réseaux de transports utilisant les cartes MIFARE dans ce mode migrent très rapidement vers des technologies sûres à base de cartes à micro-contrôleur.