La chair du Morone Americana est blanche, de texture farineuse, et délicieuse pour les amateurs de poissons. Le bar-perche possède donc une importance au niveau de la pêche commerciale et sportive.
Concernant la pêche commerciale, elle s’effectue surtout au niveau des côtes américaines ainsi que de la région des Grands Lacs, et les meilleurs résultats se produisent au printemps. Cependant, les stocks ont énormément diminué au cours des années 70, ralentissant ainsi les activités commerciales. (Scott et Scott, 1988)
Au niveau de la pêche sportive, elle se pratique autant en milieu marin qu’en milieu d’eau douce, et on la retrouve principalement dans les régions situées au nord de la zone de distribution (Québec et provinces maritimes canadiennes). (University of Michigan, 2008)
La reproduction du baret se déroule au printemps, lorsque l’eau atteint environ 16 °C, entre la fin avril et juin, selon la situation géographique. Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de deux ans et les femelles vers trois ans (Fuller et al. 2006). Les poissons remontent donc les cours d’eau pour aller se reproduire en eau peu profonde, les mâles arrivant vraisemblablement avant les femelles. Sur une période de 10 à 21 jours, les femelles pondent un très grand nombre d’œufs, allant de 50000 à 200000, selon la grosseur et l’âge. Plusieurs mâles se rassemblent autour d’une seule femelle pour féconder les œufs (Stanley et Danie, 1983). Suite à la reproduction, les adultes retournent en aval vers l’eau plus salée.
Après la fécondation, les œufs deviennent adhérents et s’agglomèrent ou s’attachent à la végétation ou à n’importe quel autres supports. L’éclosion se produit de 1 à 6 jours après la fécondation. Les jeunes larves et juvéniles passent leur première année en eau peu profonde proche de leur lieu de naissance où elles se nourrissent de zooplancton, principalement des petits crustacés (copépodes) (Parrish et Margraf, 1991). Ensuite les jeunes poissons prennent la direction des estuaires vers les zones de turbidité maximum où on retrouve les densités les plus fortes de jeunes barets ainsi que leurs proies (Shoji et al. 2005).
Le baret est une espèce qui a un régime alimentaire qu’on peut qualifier de généraliste. En effet, les différentes études portant sur le régime alimentaire du baret ont montré que selon la période de l’année, la disponibilité des proies, l’endroit et l’âge des individus, le régime peut varier considérablement. Les organismes les plus consommés par les larves de baret seraient des petits crustacés, surtout des cladocères et des copépodes (Limburg et al. 1997). Lorsque que les larves atteignent le stade juvénile elles mangent moins de zooplancton pour ingurgiter plus de benthos et d’insectes. Plus les individus grandissent et plus leur régime alimentaire tend à se diversifier en incorporant des poissons (bar rayé, doré) et de plus gros crustacés (mysides, crevettes des sables) (St-Hilaire et al. 2002). D’autres études on montré que le baret exerce une prédation sur les œufs et les larves de poissons indigènes tels que le bar rayé (Morone saxitilis), la perchaude (Perca flavescens), le doré jaune (Sander vitreus) et le bar blanc (Morone chrysops) (Fuller et al. 2006).