Paul Bensussan - Définition

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Introduction

Paul Bensussan, né le 2 octobre 1957 à Mascara (Algérie), est docteur en médecine, psychiatre, expert national en France.

Biographie

Issu d’une famille de tradition laïque, républicaine et humaniste, Paul Bensussan est passionné par la psychiatrie légale. Il participé à de nombreux groupes de travail, dont plusieurs à la Chancellerie. Il est régulièrement chargé de conférences à l’École Nationale de la Magistrature dans le cadre de la formation continue des magistrats.

Reçu 4e au concours d’internat des hôpitaux psychiatriques de Paris, il a été accueilli et formé dans leur service par les plus grands noms de la psychiatrie française. Il a notamment été l’élève des professeurs Thérèse Lempérière, à l’origine de sa vocation pour la psychiatrie, Samuel Lajeunesse, Pierre Pichot et Daniel Widlöcher. C’est en achevant son internat chez le Professeur Brion, expert national, qu’il a été initié et sensibilisé à l’approche psycho-juridique, décidant alors de se former à l’expertise judiciaire en préparant le Diplôme d’Université de Criminologie du Professeur André Féline, au Kremlin-Bicêtre.

Objectiver l’approche expertale

Paul Bensussan défend l’idée d’une approche expertale plus objective en partant du constat selon lequel : 1) la subjectivité des experts est trop importante ; 2) les outils existants ne sont pas utilisés selon la méthodologie adéquate (possédant une fidélité inter-cotateurs et test-retest), ce qui, derrière une première façade plus rigoureuse ou scientifique entraîne au final un biais supplémentaire dans l’expertise.

Paul Bensussan revendique le choix d'une méthodologie clinique, la nécessité de l'expliciter dans les rapports, la possibilité de l'évaluation par les pairs par une possible confrontation d'expertises aux conclusions opposées.Il utilise par exemple dans l’analyse de la fiabilité d’un dévoilement d’abus sexuels sur mineurs, une grille de lecture qui permet de diminuer la subjectivité et d’éviter une conclusion « intuitive » : à la notion de « crédibilité » de la présumée victime, trop variable d’un investigateur à l’autre, il a de longue date préféré celle de « fiabilité » des déclarations.

En intégrant dans son analyse un ensemble de paramètres (préconisés dans la grille) laissés dans l'ombre par la plupart des experts, cette approche lui permet de donner une conclusion "probabiliste" sur le dévoilement dans son ensemble, fondée sur un ensemble de critères - notamment le contexte dans lequel a surgi la révélation - et non sur le seul contenu des révélations. Cette approche se veut mesurée et laisse au magistrat toute sa liberté d’appréciation, concourant donc à une plus juste partition des rôles entre le juge et l’expert.

Les conclusions de l’expert sont ainsi vérifiables ou réfutables. Toute personne concernée par l’affaire (le parent mis en cause ou celui qui accuse, le magistrat, un contre-expert) sait sur quels critères la conclusion s’appuie : celle-ci est donc contestable, critiquable et au final plus robuste et partageable avec les pairs sur la base de critères concrets. Il est plus aisé pour un juge ou un avocat de se distancier d’une conclusion s’appuyant sur un ensemble de critères exposés qu’une conclusion s’appuyant principalement sur l’expérience de l’expert, aussi respectable soit-il.

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