Pierre-Amand Landry - Définition

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Éducation et premiers emplois

Albert James Smith.
Vue de Memramcook à partir des marais.

Pierre-Amand Landry fait ses études primaires à l'école de Memramcook-Ouest. Son père souhaite qu'il suive une carrière politique et il l'inscrit à la Fredericton Collegiate School en 1856. Après deux ou trois ans d'études, il obtient un brevet d'enseignement de troisième classe. Son séjour lui permet aussi de se familiariser avec la culture anglaise. De plus, il se rend régulièrement à l'Assemblée législative lorsque son père participe aux débats et il est donc initié précocement aux joutes politiques.

Afin de poursuivre ses études, Pierre-Amand enseigne durant quelques années au sud-est de la province. Il retourne aux études en 1864, l'un des premiers élèves inscrit au Collège Saint-Joseph de son village natal; il s'y perfectionne en art oratoire.

En 1867, il fait un stage de clerc dans le cabinet d'avocat de Albert James Smith, qui avait été démis de sa charge de premier ministre de la province l'année précédente.

Reçu procureur en 1869 et admis au Barreau en 1870, il est le premier Acadien à être avocat. Il déménage à Dorchester, le chef-lieu du comté de Westmorland, où il installe son cabinet.

Il épouse Bridget Annie McCarthy à Saint-Jean le 17 septembre 1872. Le couple a onze enfants, dont quatre morts en bas âge.

La French Power

L'édifice de l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.

Il devient le premier préfet de la municipalité du comté de Westmorland en 1877.

Les tensions ethniques et religieuses s'étant atténuées, Landry se présente comme candidat indépendant lors de l'élection de 1878, pour la circonscription provinciale de Westmorland. Il se range finalement avec les conservateurs et fait la promotion d'une politique de modération et de tolérance, la seule avantageuse pour les acadiens à son avis, tout en évitant de mentionner la Question des écoles. Ses cocandidats sont les anglophones Daniel Lionel Hanington, Joseph Laurence Black et Amasa Emerson Killam, qui se sont associés à Pierre-Amand Landry dans le but de rallier les Acadiens du comté; ils remportent tous l'élection du 22 juin 1878.

Afin de se rallier les catholiques - Acadiens et Irlandais - qui avaient surtout votés pour des candidats indépendants, ainsi qu'en reconnaissance de l'importance des circonscriptions de Westmorland et du Nord-est de la province, le premier ministre John James Fraser nomme pour la première fois des catholiques au Conseil exécutif. Landry est assermenté Commissaire des Travaux publics le 13 juillet 1878; ce poste est très convoité car il confère de vastes pouvoirs discrétionnaires.

Le prédécesseur de Landry, William Moore Kelly, favorisait le comté de Northumberland, qui recevait plus d'argent pour la réfection des ponts comparativement au comté de Westmorland. Landry continue ce stratagème, en donnant cette deux fois plus d'argent au comté de Westmorland et en réduisant les subventions au comté de Northumberland. Toutefois, durant son mandat, la majorité anglophone critique cette French Power, ce qui l'empêche de favoriser ses compatriotes, soit par des nominations au poste d'inspecteur, soit en augmentant les subventions. Il souhaite malgré tout l'égalité entre Acadiens et anglophones et pour cette raison crée une section préparatoire francophone à l'école normale de Fredericton en 1878. L'année suivante, il nomme un premier Acadien, Valentin Landry, au poste d'inspecteur des écoles. Il travaille aussi à la promotion de diverses personnalités acadiennes, comme celle d'Ambroise Richard, nommé au Conseil législatif en 1882. L'une des principales réalisations de Pierre-Amand Landry en tant que Commissaire des Travaux publics reste la construction du nouvel édifice de l'Assemblée législative, terminée en 1882.

La renaissance acadienne, ce mouvement de prise de conscience collective, avait commencé vers le milieu du XIXe siècle, coïncidant avec une croissance démographique importante. À la fin des années 1870, l'élite acadienne, dont le chef est incontestablement Landry, souhaite doter l'Acadie d'organisations sociales et politiques indépendantes. En 1880, une centaine de délégués, sous la présidence de Landry, sont invités à une conférence de la Société Saint-Jean-Baptiste à Québec, où est décidée la tenue d'un première Convention nationale acadienne à Memramcook pour l'année suivante. Landry préside les trois premières, soit Memramcook en 1881, Miscouche, à l'Île-du-Prince-Édouard, en 1884, et finalement Pointe-de-l'Église, en Nouvelle-Écosse, en 1890. Des questions religieuses, culturelles, politiques et économiques y sont traités alors que tous les symboles nationaux sont choisis. Landry se montre un orateur puissant, parvenant à proposer de façon simple un programme pour l'avenir des Acadiens dès le discours d'ouverture.

Le premier ministre Fraser démissionne de 25 mai 1882; le gouvernement est remanié le jour même. Landry a la possibilité de devenir le nouveau premier ministre mais soutient la candidature de Daniel Lionel Hanington à ce poste, jugeant que c'est trop tôt pour qu'un Acadien gouverne la province. Il devient tout de même secrétaire provincial, responsable de l'éducation et des finances, faisant de lui l'un des hommes politiques les plus puissants. Dans les faits, Hanington n'est qu'une couverture de Landry. La 25e élection générale est déclenchée juin et Landry remporte à nouveau son siège de Westmorland. Les anglophones remarquent tôt l'influence qu'à réellement Landry et le fait qu'il ait contribué à la défaite d'Albert James Smith à l'élection fédérale de 1882 contribue à réveiller le sentiment anti-acadien. L'élection dans le comté de Westmorland est annulée peu de temps après car les agents des partis y ont commis plusieurs irrégularités. Landry remporte facilement l'élection partielle du 9 janvier 1883. Le gouvernement Hanington-Landry doit toutefois faire face à la forte opposition du parti libérall d'Andrew George Blair. Ce dernier convainc quelques députés conservateurs à faire secrètement défection. Le gouvernement Hanington-Landry est forcé de démissionner le 2 mars 1883 suite à une motion de censure. Le nouveau gouvernement Blair ne compte aucun ministre acadien.

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