Pierre Corbineau - Définition

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Introduction

Pierre Corbineau (1600 - 23 septembre 1678, Rennes), architecte français. Il fait partie d'une famille d'architectes français : les Corbineau. On les trouve simultanément en Anjou et au comté de Laval.

Biographie

Il est le fils d'Étienne Corbineau, architecte à Laval avec qui il collabrora. Le 10 juillet 1630, Etienne et Pierre Corbineau s'engagent vis-à-vis des Bénédictines de Laval à construire leur monastère, chapelle, dortoirs, réfectoire, chapitre, parloirs, etc., au prix de 60 sols la toise carrée, la pierre leur étant fournie sur carrière l'église aura telles dimensions qui seront fixées par les religieuses; le portail, avec vitrail au-dessus, sera « enrichi au moins autant que celui des Ursulines.

Mais, en même temps qu'il construisait le monastère des Ursulines de Laval, Etienne Corbineau acceptait, en 1624, la direction des travaux du Palais du parlement de Bretagne à Rennes. Le prénom de son fils, Pierre, n'apparaît que quelques années plus tard dans les comptes né en 1600, celui-ci n'avait alors que 24 ans. Le palais du Parlement avait été commencé en 1618 sur les plans de Salomon de Brosse, Corbineau fut chargé de faire exécuter les plans arrêtés par « l'arquitecte du roy ». Les travaux sont ensuite interrompus par une épidémie de peste en 1627 ; ils ne reprennent qu'en 1640 sous la direction de Tugal Caris, maître d'œuvre lavallois, puis par Pierre Corbineau. Le chantier est à nouveau perturbé lors de la fronde parlementaire entre 1648 et 1649 et ce n'est qu'en 1654, que les travaux de gros œuvre sont achevés. Le 11 janvier 1655, la cour et les parlementaires s'y installent ; le doyen des présidents du parlement, Claude de Marbeuf, prend possession de l'édifice le 16 janvier 1655, mais la réalisation des décorations intérieures est pleinement achevée en 1709.

Les Corbineau se rattachent à l'école de l'architecte de Marie de Médicis et comme lui, ils se plaisent à employer l'appareil en bossage, les ordres superposés, les frises ornées de triglyphes.

Il avait épousé Marie Beaugrand, veuve de l'architecte lavallois, François Houdault. De ce mariage Pierre Corbineau eut un fils, Gilles, (lui, avec son demi-frère, reçut les leçons du maître et fut architecte comme son père. Nommé architecte de la ville de Laval en 1645, les Corbineau sont associés à d'autres architectes pour l'exploitation des marbres de Saint-Berthevin. Ce marbre trouvait son emploi dans les autels que construisaient les Corbineau. Bien qu'occupé à Laval et à Rennes, Pierre s'oblige, le 24 novembre 1633, vis-à-vis des Jésuites de la Flèche, à faire le grand autel de leur église, que construisait l'un des leurs, Étienne Martellange. L'autel était terminé et consacré avec l'église, en 1637, par Claude de Rueil, évêque d'Angers. En ce même temps, plusieurs églises de Laval faisaient reconstruire leurs grands autels suivant la nouvelle architecture, dont la vogue était vraiment prodigieuse. Le 29 avril 1638, on posait la première pierre du maitre-autel de l'église Saint-Vénérand de Laval et le travail était terminé l'année suivante.

Un marché fut conclu le 31 juillet 1637 avec Pierre Corbineau, « maistre architecteur », par lequel il promettait de tenir l'autel de l'église des Cordeliers de Laval terminé pour le premier dimanche de carême. Ce retable devait être terminé pour le premier dimanche de carème de l'année suivante. Il existe certainement encore en l'église des Cordeliers.

Corbineau passe marché avec les habitants de Piré, le 12 décembre 1637, pour la construction de deux autels dans leur église où déjà, en 1631, il avait élevé un maitre-autel qui subsiste encore. Il travaille avec Pierre Biardeau. En 1642, c'est pour le duc de la Trémoille, et « suivant le dessin que lui a remis Monseigneur le duc », qu'il passe un important marché avec les marbriers Jean Nicquet et Philippe Cuvelier.

La première moitié du XVIIe siècle vit s'élever de nombreux monastères d'Ursulines. Le 27 décembre 1642, le procureur des Ursulines de Château-Gontier, François Débonnaire, sieur de Chalus, grenetier au grenier à sel de Laval, signait une convention avec Ambroise, Antoine et Gilles Ravaux, maîtres charpentiers à Bazougers ceux-ci s'engageaient à ouvrer de leur métier aux dortoirs, à l'église, aux autres constructions que les Ursulines « feront bastir suivant et au désir du plan qui leur sera faict et fourni par Pierre Corbineau, m°architecte ». Ces travaux furent de longue durée. Ce ne fut qu'en 1658, le 26 juillet, que les religieuses firent marché avec Pierre et Gilles Corbineau pour construire l'église

Le 2 janvier 1655, on pose à Brie, la première pierre de deux autels « entrepris par honorables hommes Pierre Corbineau, maître architecte du palais de Rennes, et Gilles Corbineau, son fils» Le 13 janvier, le Parlement lui adjugeait 6.000 livres « pour travaux non compris dans son marché, somme qui lui devait être payée après l'achèvement de la charpente et de la couverture» Deux jours auparavant, la Cour avait pris possession, en grande solennité, du Palais achevé qu'il ne restait plus qu'à décorer.

C'est vers le même temps que Corbineau fut appelé par le Chapitre de Rennes à continuer l'œuvre de son compatriote, Tugal Cariste, mort vers 1654. Il dirigea la construction de la cathédrale de Rennes à partir de 1654. Suivant Léon Palustre, Tugal Cariste aurait conduit les travaux jusqu'à la corniche du premier étage. Après lui, écrit-il, maître Pierre Corbineau, de 1654 à 1678, acheva la superposition des trois ordres et plaça l'écusson de Louis XIV au-dessus de l'immense fenêtre dans la façade du monument. Puis François Huguet dégagea les deux tours, leur donna deux étages indépendants, et mit en 1703 la dernière main à cette œuvre.

En 1664, nous constatons un voyage de Corbineau à Dol-de-Bretagne où il est appelé pour examiner les plans proposés par l'architecte rennais Deschamps pour la reconstruction du bâtiment de l'horloge il propose diverses modifications.

Le palais Saint-Georges

L'abbesse Magdelaine de la Fayette présida à la construction du Palais Saint-Georges à Rennes en 1670 par Pierre Corbineau. Veuf depuis plusieurs années, Pierre Corbineau habitait à Rennes en la paroisse Saint-Germain et y meurt le 23 septembre 1678. Il fut inhumé en la chapelle des Cordeliers de Rennes.

De son mariage avec Marie Beaugrand, veuve de l'architecte François Houdault, Pierre Corbineau avait eu une fille, Marie, née un peu avant 1630, qui, en 1650, fit sa profession religieuse chez les Ursulines de Chàteau-Gontier, et un fils, Gilles, plus âgé, qui, formé à l'école de son père où il trouvait son demi-frère François Houdault, fut, lui aussi, architecte et sculpteur.

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