L’utilisation d’un placebo est indispensable dans les essais cliniques pour obtenir un groupe contrôle avec une analyse en simple aveugle (le patient ne sait pas ce qu'il reçoit) ou en double aveugle (ni le médecin, ni le patient ne connaissent ce qui est donné). Le premier essai de ce style date du début des années 50. Le placebo peut être également utilisé à titre d’aide au diagnostic dans les troubles fonctionnels, quoique l’efficacité symptômatique du placebo ne soit pas un argument suffisant pour conclure à l’absence de pathologie organique.
Dépendance : certains cas de toxicomanie au placebo ont été décrits, comparables à ceux de la morphine, avec des signes de manque, bien que d’intensité nettement plus légère.
Effets indésirables : les placebos amènent des effets latéraux, voire des effets négatifs. Ce phénomène a été regroupé sous le nom d’effet nocebo.
Dans une étude portant sur la claudication intermittente, 37% des sujets traités par placebo ont éprouvé des effets indésirables. Dans un grand nombre d’études concernant les benzodiazépines, effectuées en double aveugle contre placebo, les effets négatifs sont aussi fréquents dans le groupe placebo que dans le groupe traitement actif. À partir du regroupement de différentes expérimentations (groupes contrôles), les effets nocebo ont pu être énumérés. Sont retrouvés dans l’ordre de fréquence décroissante: somnolence, 24,7%; fatigue, 17,2%; troubles gastriques et intestinaux, 16%; difficultés de concentration, 13,2%; céphalées, 11,6%; bouffées de chaleur, 11,4%; tremblements, 11%. Il s’agit ici d’un tableau général et il est bien probable que les effets dépendent du type de placebo administré, de la personnalité du patient et des symptômes cibles: s’il s’agit d’un placebo d’antidépresseur, les effets indésirables seront certainement différents de ceux d’un placebo d’antalgique; du fait de l’effet attendu et de la contamination par le médicament de référence ou déjà reçu. Ainsi, un patient déprimé sous placebo mais qui s’attend à recevoir un antidépresseur, à partir du moment où il l’a déjà reçu ou connaît quelqu’un qui a reçu un imipraminique, présentera plus volontiers, une somnolence, une constipation et une bouche sèche. Dans une étude de la méphénésine prescrite contre placebo, chez des anxieux, 10 à 20% des sujets ont été aggravés, qu’ils aient reçu la méphénésine ou le placebo. Trois sujets sous placebo subirent un effet indésirable grave : érythème maculo-papuleux diffus qui disparut à l’arrêt du traitement, intolérance vagale (nausée, hypotension, sueurs) et un oedème angio-neurotique. Des cas encore plus sérieux d’effets indésirables ont été signalés : pertes de connaissance, nausées, dermatose, urticaire, perte auditive ou visuelle, diarrhée, vomissements, hallucinations, crampes etc. Un patient, immédiatement après avoir pris un placebo, devint aveugle, vertigineux, nauséeux et se sentit "engourdi autour de la bouche". Il est évidemment difficile, à travers tous ces exemples, de ne pas évoquer certaines formes de manifestations hystériques...