Un médicament placebo contient des substances supposées neutres, c’est-à-dire sans effet pharmacologique démontré dans la pathologie considérée, administré dans le but de plaire au patient (du latin placebo, je plairai).
Par extension, on considère comme placebo une substance pharmacologiquement active, mais dépourvue d’effet intrinsèque sur la pathologie présentée par le patient, par exemple la prescription d’une vitaminothérapie dans les états dépressifs.
Par extension également, des techniques médicales non efficaces (simulacres d’interventions chirurgicales, de traitement par radiations, ionisantes ou non, de prise en charge psychologique) sont également appelées placebos.
L’effet placebo est défini comme l’écart positif constaté entre le résultat thérapeutique observé lors de l’administration d’un médicament et l’effet thérapeutique prévisible en fonction des données strictes de la pharmacologie. L’effet d’un médicament actif comporte pour une part un effet placebo. Par exemple si l’on ressent une baisse de la douleur après prise d’un placebo d’aspirine, il s’agit de l’effet du placebo. Si l’on ressent une amélioration quelques minutes après la prise d’aspirine, à un moment où sa concentration sanguine n'est pas mesurable, il s’agit de l’effet placebo de la substance active qu’est l’aspirine.
Le terme apparaît dans le sens médical dès 1785 dans des publications américaines. Le terme, étant latin, était employé dans d’autres sens, celui de "courtisan". Il perdra cette signification en France au début des années 60 pour ne conserver que l’actuel
Le charisme et l’écoute du médecin prescripteur renforcent l’effet placebo. La durée de la consultation, son prix et la difficulté d’obtenir une consultation jouent également un rôle. Il n’a pas été mis en évidence de profil type de patient répondeur au placebo, que ce soient des critères intellectuels, culturels, ethniques ou psychopathologiques. Par contre, les pathologies répondant au placebo sont celles dont la charge émotionnelle et la part psychosomatique sont les plus grandes, telles que dépression, douleur chronique, asthme, troubles digestifs etc.
Le placebo a une efficacité prouvée chez le sujet sain, avec une moyenne de patients ressentant un effet quelconque de 15 à 25% selon les études. Dans ce cas particulier, 50% des patients décrivent l’effet ressenti comme bénéfique, et 50% comme nocif. Le seul fait d’annoncer à des volontaires qu’ils allaient absorber un analgésique puissant active la libération d’endorphines lors d’une stimulation douloureuse. L’effet semble également corrélé au prix du comprimé
Le placebo a également un effet démontré chez l’animal domestique, probablement par modification de la relation avec le maître.
Le placebo agit non seulement sur des signes subjectifs (douleur, anxiété, dépression, etc.), mais également sur des signes mesurables cliniques (fréquence cardiaque, pression artérielle) et biologique (ionogramme sanguin, cortisolémie, numération leucocytaire).
Le placebo a, comme tout médicament, une pharmacocinétique et une pharmacodynamie. Notamment, la voie d’administration influe sur l’intensité de l’effet et la rapidité d’action. Une injection possède ainsi une plus grande efficacité et un effet plus rapide que la prise de comprimés. L’administration sous forme de gouttes ou de granules augmente également l’efficacité du placebo, probablement en nécessitant une participation et une attention soutenue (compter les gouttes, avaler les granules un par un). Il existe une relation dose dépendante de l’efficacité, un traitement par 4 comprimés étant plus actif que par deux comprimés. L’aspect et la couleur ont également une action, une solution rouge étant plus active qu’une solution incolore.