Ses dimensions généreuses, 143 mètres de long, sa hauteur de 70 mètres et son tirant d'air de 51 mètres, offraient la possibilité aux grands voiliers de remonter jusqu'aux quais extrêmes du port maritime de Rouen. Si ce n'était pas le plus long des ponts transbordeurs de France, il offrait une hauteur au-dessus du niveau moyen du fleuve supérieure à celle de ses homologues (Brest, Rochefort-Martrou sur la Charente, Nantes et Marseille).
L'ouvrage de Rouen était de type suspendu semi-rigide à tablier rectiligne et haubans d'ancrage à terre situés en dehors des emprises du pont, technique également employée pour les transbordeurs de Brest et de Rochefort-Martrou construits par M. Arnodin (les ponts de Nantes et de Marseille étant de type cantilever). Deux passerelles étaient installées de chaque côté du tablier et accessibles par des escaliers, l'une d'elles était ouverte aux piétons et permettait de bénéficier d'un panorama sur la Seine et la ville. Le charriot porteur reposait par des galets sur deux rails soutenus par les poutres du tablier et supportait une nacelle de 130 m² pouvant recevoir une charge de 15 tonnes. Cette nacelle comportait une chaussée centrale bordée de deux abris, l'un de première classe vitré et pourvu de sièges, l'autre de seconde classe, simplement couvert. L'installation motrice fonctionnait selon le principe du touage. Un câble, fixé aux extrémités du tablier, passait sur les poulies du chariot, descendait s'enrouler sur le tambour d'un treuil porté par un arceau surplombant la nacelle. Le treuil était actionné par deux moteurs électriques (le pont de Rouen étant le premier à utiliser l'électricité).