L'île de Poros a été fréquentée par des personnages célèbres, notamment des écrivains.
Georges Seferis a passé quelques jours de vacances dans la Villa Gallini à Poros, écrivant des poèmes et son journal. Il écrit notamment le 13 août 1946: "La mer, le lever du soleil, la lumière... Elle a quelque chose de Venise: le canal, une communication entre les maison et les bateaux, le faste, la nonchalence, la tentation sensuelle, quelque chose d'esthétique, un lieu pour les amants du monde, qui produit de la magie. Il y quelque chose de l'espace clos ici, avec la lune haut dans le ciel et toute la journée, l'écho de la musique des cuivres provenant de l'école navale. La nuit dernière, allant me coucher, je suis resté un moment sur le balcon de ma chambre, fasciné par la courbe des montagnes en face..."
Henry Miller, le célèbre écrivain américain, est passé à Poros en 1938. Dans son livre, Le Colosse de Marousi, il écrit la plus célèbre description de Poros. "La mer était là, mais la côte aussi, les chèvres l'escaladaient. Les champs de citronniers étaient visibles et l'ivresse provenant de leur parfum nous avait déjà saisis et nous entraînait jusqu'à ce que nous succombions.
Je ne sais pas ce qui m'a touché le plus profondément, les vergers de citronniers, juste en face ou Poros elle-même quand soudain j'ai réalisé que nous naviguions dans les rues. S'il est un rêve qui me plaît par-dessus tout, c'est celui de naviguer sur terre. Entrer à Poros donne l'illusion de la profondeur du rêve. Soudain, la terre converge sur tous les côtés et le bateau est coincé dans un étroit détroit à partir duquel il semble n'y avoir aucune issue. Les hommes et les femmes de Poros sont penchés aux fenêtres, juste au-dessus de votre tête. Vous arrivez en face de leurs narines, comme pour un rasage ou une coupe de cheveux en passant. Les chaises longues sur le quai avancent à la même vitesse que le bateau, elles peuvent marcher plus vite que le bateau si elles choisissent d'accélérer leur rythme...
L'île s'enroule en plans cubiques, celle des murs et des fenêtres, l'autre des rochers et des chèvres ... Et sur le continent, aux courbes comme une lèvre, les vergers de citronniers sauvages, au printemps, rendent fous jeunes et moins jeunes du parfum de la sève et des fleurs. Vous entrez dans le port de Poros en balançant et en tourbillonnant, comme un doux idiot ballotté au milieu des mâts et des filets dans un monde que seul connaît le peintre."