Le paquebot britannique est aussitôt présenté à la presse mondiale comme "neutre" et victime de la barbarie allemande. En France, l'information est diffusée par la revue l'Illustration no 3767 du 15 mai 1915. Dans les remous du naufrage, des questions, insolubles ou insidieuses, surnagent : on ira jusqu'à suspecter l'Amirauté britannique de négligences calculées pour forcer l'entrée en guerre des États-Unis. Des conférences, des affiches incitant à la guerre sont diffusées dans tous les États-Unis, appelant souvent à venger le Lusitania. Les Allemands, inquiets par la perspective d'une entrée en guerre rapide des États-Unis se justifièrent en prétendant que le navire transportait des armes, ce que les Britanniques nièrent immédiatement et farouchement, avant qu'en 1972, des archives ne montrent que le Lusitania convoyait effectivement un chargement secret de munitions et qu’il était armé de 12 canons.
Cette attaque dont les circonstances ne sont pas clairement établies contribua à faire basculer l'opinion américaine en faveur de la guerre, que leur gouvernement avait décidée peu avant.
À la suite du naufrage, le président des États-Unis, Woodrow Wilson, menaça l'Allemagne et exigea réparation. Inquiet de l'irruption des États-Unis dans la guerre, car ils feraient alors basculer le sort de celle-ci, Berlin décide (le 27 août 1915) de provisoirement suspendre ou fortement restreindre son offensive sous-marine. Mais rien n'y fait : auparavant hostile à la guerre, l'opinion publique américaine évolue peu à peu en faveur d'un engagement dans la guerre aux côtés de l'Entente (Empire français, Empire britannique et Empire russe), contre les Empires centraux (Empire allemand, Empire d'Autriche-Hongrie et Empire ottoman). L’Allemagne reprendra sa guerre sous-marine en janvier 1917.
C'est la décision allemande de janvier 1917 de déclencher – malgré les négociations en cours - un blocus de fait des États-Unis en décrétant la guerre sous-marine totale contre tous les navires, même neutres, qui commerceraient avec les nations alliées, qui a probablement vraiment lancé les États-Unis dans la guerre. Mais l’attaque du Lusitania avait préparé une opinion américaine qui était plutôt pacifiste ou neutre avant cet événement. Les États-Unis rompirent leurs relations diplomatiques avec Berlin et lancèrent une campagne de mobilisation après le torpillage du Vigilentia (le 6 avril 1917 à 13 h 18) qui justifia le vote du Congrès américain favorable à l'entrée en guerre.
Malgré les documents cachés et/ou falsifiés* à l'époque, on sait - au moins depuis 1972 - que le Lusitania était bien un « croiseur auxiliaire armé ».
Au moment de l'attaque, il transportait vraisemblablement 5 248 caisses d'obus, 4 927 boîtes de 1 000 cartouches chacune et 2 000 caisses de munitions d'armes de poing ou 5 468 caisses d'obus shrapnell et cartouches.
Pour d'autres, c'étaient 4 200 caisses de cartouches de fusil, 1 248 caisses d'obus d'artillerie et 18 caisses de fusées. Certains croient qu'il a pu y avoir eu beaucoup plus de munitions dans les cales et une rumeur évoque des lingots d'or.
D'autres auteurs encore évoquent la présence d'explosifs cachés dans un pseudo lot de 323 balles de fourrures destinée à la société de Liverpool de B.f. Babcock et Co. Babcock ne s'étant jamais occupé de fourrure, mais ayant précédemment reçu plusieurs livraisons de « coton-poudre », puissant explosif à base de nitrate de cellulose (notamment du coton). Parmi les marchandises embarquées, figuraient 3 863 "boîtes de fromage" de 40 livres chacune destinées à une boîte postale de Liverpool, qui s'est avérée appartenir au superintendant du Naval Experimental Establishment de Shoeburyness.
Ce sont 51 tonnes d'obus shrapnell (three-inch bullet shells), six millions de balles de fusil (cal.303) et une quantité indéterminée de « coton-poudre » (explosif à base de nitrate de cellulose) et 200 t de munitions pour armes de poing que le Queen Margareth n'avait pu embarquer en raison de difficultés techniques. À partir de 1914, il aurait violé la loi en transportant des munitions lors de tous ses voyages (hormis le premier), sachant que le transport de munitions par des bateaux civils a probablement été fréquent à cette époque.