raltégravir | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
No CAS | |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C20H21FN6O5 |
Masse molaire | 444,4163 ± 0,0202 g·mol-1 |
Classe thérapeutique | |
Antirétroviral : Inhibiteur d'intégrase | |
Données pharmacocinétiques | |
Biodisponibilité | "bonne" |
Considérations thérapeutiques | |
Voie d’administration | Orale |
Grossesse | Contre-indiquée (catégorie C) |
Précautions | surveiller la créatine kinase |
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Le raltégravir est la dénomination commune internationale de l'Isentress, un inhibiteur de l'intégrase du VIH qui a obtenu son AMM européenne le 20 décembre 2007. Cette molécule, brevetée par les laboratoires Merck & Co., est également connue sous son ancien nom de code, MK-0518. Plus précisément, il s'agit d'un inhibiteur de transfert de brins (INtegrase Strand Transfer Inhibitor, INSTI).
La posologie habituelle est de 400 mg, deux fois par jour (un essai conduit par Merck va évaluer l'efficacité d'une monoprise quotidienne de 800 mg). Les comprimés ne doivent pas nécessairement être ingérés avec des aliments, contrairement à d'autres antirétroviraux.
Les effets secondaires semblent inexistants, ou du moins comparables à ceux rencontrés lors de l'administration d'un placebo : nausées, vertiges, diarrhées. Chez certains patients, on a toutefois pu observer une augmentation du taux de créatine kinase, sans pouvoir établir que ce problème était dû au médicament. Chez d'autres, très peu nombreux, une dépression préexistante a empiré temporairement à l'instauration du traitement sous Isentress, nécessitant même une hospitalisation dans un cas.
Toujours sur le point des effets secondaires, il convient toutefois d'appliquer le principe de précaution, le raltégravir étant une des seules molécules agissant sur l'intégrase du virus disponibles à l'heure actuelle; on ne connaît pas de possibles effets secondaires à long terme (éventuel risque de cancer). De plus, il faut souligner qu'on ne sait pas ce qu'il advient de l'ADN proviral, qui n'est plus intégré au génome de la cellule. Il faut également remarquer que les essais sur les animaux ont montré une activité délétère sur le fœtus.
K. M. Belyk, H. G. Morrison, P. Jones et V. Summa, 2007. Brevet WO 2006060730.
La molécule semble très puissante, malgré le peu de recul qu'on a sur son utilisation. Elle permet notamment d'atteindre une charge virale indétectable plus rapidement qu'avec une trithérapie comprenant de l'éfavirenz.
Certaines souches de virus sont cependant résistantes à ce médicament, du fait d'une mutation sur le gène de l'intégrase. Le médicament a obtenu l'accord de la FDA pour une mise sur le marché aux États-Unis en octobre 2007. Le prix d'une boîte de 60 comprimés (30 jours de traitement) est de 902,31€ en France, ce qui représente une somme très importante pour un antirétroviral.
À noter également : le raltégravir se diffuse bien dans le système nerveux central et le tractus génital, ce qui permet de diminuer respectivement le vieillissement du cerveau et la possibilité de contamination en cas de rapport sexuel non protégé. Le raltégravir est efficace contre le VIH-2, contrairement aux INNTI. Le raltégravir a également fait ses preuves en tant que remplaçant de l'enfurvitide; l'Isentress remplaçant les injections bi-quotidiennes de Fuzeon, jugées difficiles à vivre par les patients; et l'essai Trio (ANRS 139) a montré que dans le cadre d'une multithérapie, le raltégravir permettait d'obtenir, en association avec d'autres molécules récentes, un résultat «spectaculaire» sur des patients en échec thérapeutique.