La mise en route du réseau s’est déroulée en plusieurs étapes que nous allons détailler ici. Au départ, Eurydice proposait plusieurs types de services :
Mais peu à peu, apparaît le besoin de disposer d’une base permanente de données fiables sur les systèmes éducatifs et leurs structures. Le principe des questions / réponses notamment met en avant ce besoin. De nouvelles questions voient ainsi progressivement le jour quant au rôle à jouer par le réseau.
Si les informations dont il dispose sont quantitativement importantes, elles ne sont pas forcément bien ordonnées, ni lisibles ou accessibles par l’ensemble des acteurs qui sont susceptibles d’en avoir besoin. L’objectif est bel et bien de contribuer à une compréhension plus fine des systèmes éducatifs, de souligner des tendances, des politiques, des actions, in situ.
C’est pourquoi, dès la fin des années 1980, dans une Europe en pleine évolution avec l’adoption de l’Acte Unique Européen le 1er juillet 1987 et la perspective du passage à un marché intérieur unique en 1993, une prise de conscience se fait quant au rôle à jouer par la politique d’éducation en général, et Eurydice en particulier.
Les notions d’évaluation, de prospective commencent à émerger, le besoin d’indicateurs pour mieux comprendre la réalité et mieux appréhender l’avenir se fait sentir. Aussi, des études plus analytiques commencent à voir le jour au sein de l’unité européenne et dans certaines unités nationales. Cette tendance est confirmée et appuyée par une résolution du Conseil des Ministres du 6 décembre 1990 qui ajoute aux missions d’Eurydice celle de produire des analyses comparatives afin d’offrir une meilleure compréhension des données. La résolution précise stipule ainsi clairement : « Le développement du réseau Eurydice devrait contribuer à : (…) faciliter l’élaboration des analyses comparatives, des rapports et des synthèses sur des thèmes prioritaires communs, définis notamment au sein du Comité de l’Éducation et dans les réunions régulières des hauts fonctionnaires. » .
Le réseau est à l’époque en train de se métamorphoser. Sous l’impulsion de cette résolution, de nouveaux travaux voient le jour. Le premier d’entre eux est EuryBase, base de données alimentée par les dossiers nationaux, régulièrement mise à jour, et dont la rigueur structurelle facilite la comparaison d’un pays à l’autre. Plus loin encore, en 1993, la première édition des Chiffres Clés de l’Éducation en Europe est lancée et paraîtra en 1995. Parallèlement, la Commission européenne renforce son soutien financier au réseau comme signe fort d’encouragement.
Les années 1990 marquent ainsi un tournant décisif dans l’histoire du réseau et son entrée en 1995 dans le programme Socrates va en constituer à la fois un aboutissement et un nouveau départ. C’est donc en 1995 que Eurydice est intégré dans le programme Socrates en tant qu’action transversale. Cette intégration dans le programme a pour conséquence de préciser les objectifs du réseau ; sa vocation spécifique est, d’après le guide du candidat Socrates 1998, la production et la diffusion d’informations sur l’organisation des systèmes éducatifs, les politiques nationales d’éducation, les réformes, les résultats des recherches et les innovations dans les pays participant au programme Socrates.
Désormais, il ne s’agit plus simplement de collecter et diffuser des informations, mais bien de produire et échanger des données comparables et fiables répondant à un programme annuel de travail. Les premières études comparatives apparaissent et se multiplient au fil des années. Entre 1995 et 1999, 19 études comparatives et documents sur des thèmes spécifiques mais diversifiés voient le jour, ainsi que 3 éditions de Chiffres Clés tandis que EuryBase est réactualisé chaque année.
La deuxième phase du programme Socrates est mise en œuvre depuis le 1er janvier 2000. Les missions confiées à Eurydice sont restées les mêmes, c’est-à-dire le recueil et l’échange d’informations sur les systèmes et les politiques d’éducation dans les États membres du réseau, la réalisation d’études comparatives et l’élaboration d’indicateurs qualitatifs et statistiques. La seule modification est la possibilité pour le réseau de pouvoir désormais faire appel à des experts extérieurs afin de compléter et approfondir ses analyses.
Aujourd'hui, l’action Eurydice fait partie de l’action 6, « Observation et innovation », du vaste Programme Socrates pour la période 2000-2006. L’action 6.1 s’attache notamment à décrire les missions et responsabilités assignées au réseau et à son unité européenne ainsi qu’à l’action Arion et à Naric. C’est sur cette base juridique que Eurydice peut donc exister.