Sadi Carnot (physicien) - Définition

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Les dernières années d’activité

Combat devant l’Hôtel de ville de Paris le 28 juillet 1830 - Huile sur toile de Jean-Victor Schnetz

Le grand-père maternel Dupont, parrain de Sadi avait laissé à sa mort en 1807 près d’un million de francs-or dont Lazare Carnot avait touché le tiers. La part d’héritage de Sadi lui permet de mener l’existence tranquille d’un modeste rentier, mais cette vie exempte de fougue et de dynamisme lui est sans doute rendue nécessaire par un mauvais état de santé. Interrogé sur sa profession par le bibliothécaire Ambroise Fourcy pour son Histoire de l’École polytechnique, Sadi Carnot se déclare « constructeur de machines à vapeur ». Pourtant son nom ne figure dans aucune liste de fabricants telle celle publiée chaque année dans l’Almanach Bottin. Avait-il l’intention d’embrasser cette profession, jouait-il un rôle d’ingénieur conseil, avait-il prêté de l’argent à un fabricant ou s’agit-il d’une simple boutade ? Il faut aussi noter que Sadi Carnot ne déposa jamais aucun brevet et qu’il ne brigua ni chaire ni poste d’examinateur à l’École Centrale des Arts et Manufactures créée en 1829 et chargée de former des ingénieurs pour l’industrie privée. Le 17 août 1830 est créée l’Association polytechnique qui regroupe d’anciens élèves de l’École et à laquelle Sadi Carnot adhère immédiatement.

L’ordonnance du 10 février 1831 prévoit la création d’une compagnie de canonniers dans chaque arrondissement et « au terme de mesquines tracasseries à l’occasion fort insignifiantes » Sadi est admis dans la 8e compagnie d’artillerie avec tout au plus le grade de sous-officier ou de caporal.

En août 1831, la parution de deux mémoires de Pierre Louis Dulong l’incite à reprendre ses travaux sur les propriétés physiques des gaz. Cette même année, il a un accès de fièvre scarlatine et tombe gravement malade, avec des crises de délire pendant un certain temps. En avril 1832, la Revue encyclopédique rend compte des travaux du baron Blein dans un article signé S.C, vraisemblablement Sadi Carnot. Le portrait que Despoix trace de Sadi à cette époque montre le visage d’un homme fatigué, au regard inquiet, dont l’équilibre mental ne paraît plus assuré.

Son état de santé l’empêche de venir à la séance de l’Association Polytechnique du 20 juin 1832 et Hippolyte note dans sa notice bibliographique que « l’application excessive à laquelle il se livrait le rendit malade vers la fin de juin 1832 ». Le 3 août il est admis à la maison de santé du médecin aliéniste Jean-Étienne Esquirol, où celui-ci diagnostique la manie c’est-à-dire le délire généralisé avec excitation. Peu après, le registre de la maison de santé d’Ivry indique « guéri de sa manie, mort le 24 août 1832 choléra ». Le décès est déclaré le jour même à la mairie d’Ivry par l’économe de la maison de santé et, semble-t-il de manière à éviter toute allusion à celle-ci, comme s’il avait reçu des instructions d’Hippolyte. Ce dernier devait également déclarer le décès à la mairie du 12e arrondissement. Les obsèques civiles sont célébrées dans des conditions proches de l’anonymat. Sadi ne se sera jamais marié et n’aura pas eu de descendance.

Ironie de l’histoire, après sa mort ses effets personnels sont brûlés à titre de précaution pour prévenir la propagation de la maladie de sorte que ses archives personnelles furent largement détruites.

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