A) La systémique appliquée conduit à établir une corrélation forte entre la vision processus de l'entreprise et l'urbanisation. Une entreprise dispose d'une dizaine de processus si elle est de petite taille, et d'une trentaine au maximum si elle est de grande taille (exemples : un constructeur automobile ou une banque nationale). Par conséquent, un seul niveau de décomposition d'un processus suffit : c'est la notion d'étape.
L'expérience montre que l'ensemble des données propres au management d'une grande entreprise ne dépasse pas 7 à 8000 données. Il est possible, à l'aide d'une analyse sémantique appropriée, d'établir une liste de ces données de telle sorte qu'elles soient toutes différentes. S'il y a 9000 données dans l'entreprise et 30 processus, cela signifie qu'un processus génère en moyenne 300 données. Si un processus comporte 10 étapes, chaque étape est responsable de la création et de la mise à jour de 30 données en moyenne.
Chaque étape se caractérisant par une certaine valeur ajoutée, celle-ci se traduit par la mise en oeuvre de règles de gestion qui lui sont propres, qui agissent sur des données qui lui sont propres. Donc chaque étape est un bloc fonctionnel autonome, avec un couplage nul avec les autres blocs fonctionnels.
Les règles de découpage décrites plus haut s'appliquent :
- règle 1 (séparation du Back Office et du Front Office) : cette séparation doit normalement se faire au niveau de la modélisation fonctionnelle du processus, des étapes distinctes étant affectées au Back Office et au Front Office ;
- règle 2 (découpage par processus) : ceci s'applique quel que soit le type de processus, processus de pilotage, processus de réalisation (aussi appelé "processus-métier") ou processus support.
Dans cette approche, et si l'on considère uniquement les processus néguentropiques (créateurs d'ordre), il n'existe pas de zones de gestion de données de référence communes à l'ensemble du SI, car chaque donnée appartient à un processus et un seul. Pour la même raison, il n'existe pas de zones de gestion de gisements de données.
Plus généralement, il n'y a pas de différenciation de types de zones car cette différenciation se fait au niveau des étapes de processus, qui sont autant de blocs fonctionnels.
Par contre, il peut y avoir, pour des raisons techniques, des gisements de données communes uniquement pour les processus de restitution (édition,impression, etc).
Bibliographie :
Ludwig von Bertalanfy : Théorie générale des systèmes
Jean-Louis Le Moigne : La théorie du système général
Jacques Mélèse : Approches théoriques des organisations
C.E. Shannon & W. Weaver : The mathematical theory of communication
CARNOT : Deuxième principe de thermodynamique
Ferdinand de Saussure : Cours de linguistique générale
Luc Boyer et Noël Equilbey : Organisation, théories et applications
B) Il existe aussi une communauté de pensée systémique qui se focalise plus sur le caractère adaptable du Système d'Information, que sur le statut adapté à une hypothétique cible. Selon eux, les systèmes complexes sont difficilement prévisibles, de sorte qu'il devient extrêmement hasardeux de prédire qu'une "cible" aura plus ou moins de valeur pour l'entreprise lorsqu'elle sera atteinte. Cette vision organique du Système d'Information est rendue possible par les méthodes agile, qui s'intéressent à produire du logiciel en continu, avec une productivité constante malgré leur inexorable montée en complexité.
En France, l'urbanisme organique a notamment été popularisé dans deux ouvrages, Une Politique pour le Système d'Information - Descartes, Wittgenstein, "XML" et L'informatique Conviviale.