Abbaye Notre-Dame de Leffe - Définition

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Fondation

Charte de fondation

Henri, dit l'Aveugle, comte de Luxembourg et de Namur vers 1140, avait reçu en fief la terre de Leffe de Frédéric Barberousse, roi des Romains. Il professait une haute estime pour les religieux Prémontrés que son père Godefroid, comte de Namur, avait établis dans sa terre de Floreffe, en 1121, et auxquels il avait lui-même fait de grandes libéralités. Il désirait les voir établis aussi à Leffe, dans l'église Notre-Dame. Il estimait en effet que les chanoines séculiers qui la desservaient n’avaient pas le rayonnement spirituel qu’il attendait. Le comte de Namur communiqua son projet aux chanoines, leur promettant, s'ils y acquiesçaient volontairement, de pourvoir libéralement à leur existence. Tous les membres du chapitre consentirent à l'arrangement proposé. Parvenu à ses fins, le comte donna l'église de Sainte-Marie de Leffe, avec toutes ses dépendances et revenus à Gerland, abbé de Floreffe, à la condition d'y établir des religieux de son ordre, sous la direction d'un prieur. Il institua cette fondation par une charte. L’esprit de foi et d’humilité qui inspire celle-ci ne manque pas de détoner avec la mentalité du prince qui l'octroie : après avoir passé la plus grande partie de sa vie dans des entreprises belliqueuses et des luttes sanglantes, atteint de cécité à la suite de ses fatigues et parvenu à l'âge le plus avancé, celui-ci ne renonça pas à la fortune des armes pour éteindre ses différends familiaux.

L'année suivante, en 1153, l'empereur d'Allemagne, Frédéric Barberousse, confirma et approuva la donation. Elle fut également confirmée par une Bulle du Pape Adrien IV, le 22 avril 1155, et par le Pape Alexandre III, le 12 mai 1178. Tout cela ayant été réglé à la satisfaction des deux parties, la nouvelle communauté religieuse vint habiter Leffe en 1152, sous la direction d'un prieur et sous la dépendance de l'abbé de Floreffe.. Quant à Henri l'Aveugle, il mourut presque centenaire à Echternach, en 1196. Son corps fut ramené à Floreffe, où il repose à côté de celui de son épouse Agnès.

Historie récente

Après le décès du Père Lamy en 1949, le Père Cyrille Nys est élu Abbé le 16 janvier 1950. Ancien Procureur Général de l’Ordre, c’est un administrateur avisé. Il enrichira considérablement la bibliothèque et la sacristie et améliorera grandement le confort des bâtiments. Il est surtout connu pour son rôle dans la renaissance de la bière de Leffe. En 1954, le Père Abbé Nys rencontre Albert Lootvoet, brasseur à Overyse , et lui fait part des difficultés financières de son abbaye. De concert avec le Père-Abbé, Albert Lootvoet décide de renouer avec la tradition brassicole de l'abbaye, en respectant les procédés d'autrefois. Progressivement, l’apport financier provenant de la vente de bière va aider la communauté – qui compte alors 47 membres – à se consolider sur le plan matériel.

L’abbé Marc Mouton succède au Père Nys en 1963. Grâce à l’argent de la brasserie, d’importants travaux sont réalisés à cette époque : aménagement de la sacristie, élargissement des fenêtres de la façade sud et aménagement d’un chemin d’accès à l’arrière des bâtiments. La période du concile amène des bouleversements importants dans la vie de l’abbaye : modifications de l’horaire (il n’y a plus d’office à 4H30 du matin !), utilisation du français dans la liturgie. C’est une période de tâtonnements, de recherche, de tension aussi parfois, car de tels changements demandent un investissement affectif important.

En 1981, le Père François Martens est élu abbé après une vacance du siège durant deux ans. Il aura la joie de voir s’épanouir une floraison de jeunes vocations bienvenues après les années plutôt maigres de l’après-concile. Moins gênée par des soucis matériels, la communauté peut se consacrer davantage à son rôle pastoral et devient, jalons après jalons, un centre de rencontre religieuse et culturelle, port d’attache d’une dizaine de curés de paroisse et havre de retraite pour les jeunes. Le Père Bruno Dumoulin, prieur de l’abbaye depuis 1968, est élu à la charge de prélat et succède au Père Martens le 29 mai 1989. Sous son abbatiat, une rapide succession de décès et d’ordinations de jeunes prêtres entraîne un redéploiement des forces vives. La communauté trouve un enracinement de proximité à travers l’administration de paroisses proches de l’abbaye, telles Bouvignes et Leffe. Elle tente également l’expérience d’un prieuré paroisse – petite communauté d’au moins 3 chanoines administrant un secteur pastoral tout en gardant la vie et la prière en commun – dans les paroisses de Couthuin et Burdinne, au diocèse de Liège. La construction en 1996 d’un nouvel orgue, sous l’impulsion du prieur Patrick Johnson, ouvre une importante page culturelle et liturgique dans l’histoire de l’abbaye. L’approfondissement de l’identité prémontrée – auquel contribue une thèse de doctorat sur Adam Scot du Père Norbert Reuviaux – reste à l’ordre du jour, notamment à travers l’étude approfondie des constitutions renouvelées de l’Ordre, mais aussi par l’approfondissement personnel de la découverte de soi et des autres comme personnes humaines, baptisés, religieux, prêtres, appelés à vivre en communion.

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