Abbaye Notre-Dame de Leffe - Définition

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L'orgue de Leffe

L’ORGUE THOMAS DE LEFFE (1996)

Les motivations de la communauté

Construire un orgue, c’est répandre un parfum de louange, à la seule Gloire de Dieu, comme aimaient le rappeler Gottfried Silbermann et Johann Sebastian Bach quand ils signaient leurs chefs-d’oeuvre. Ce parfum de louange ainsi répandu n’a pas de prix car il dépasse nos calculs humains. L’orgue doit aider les hommes à redécouvrir la beauté, la gratuité et la louange tellement oubliées et dont notre monde a pourtant tellement besoin.

Orgues de l'Abbaye de Leffe (Gaud)

Construire un orgue dans l’esthétique de Silbermann, c’est reconnaître et favoriser l’instrument en tant qu’auxiliaire principal et indispensable pour que la communauté puisse participer à la prière chantée. En créant le climat nécessaire, il fait partie intégrante de l’édifice liturgique et est ainsi véritablement un ministre à part entière par qui la foi et la prière d’une communauté deviennent louange et musique. Il donne des poumons, du souffle à la voix de l’Eglise qui est celle du peuple de Dieu. Si l’orgue est capable d’exprimer la jubilation, il peut aussi parvenir à une très grande intériorité, apportant le réconfort et la compassion à ceux qui souffrent, la confiance et la paix à ceux qui sont dans l’épreuve. L’orgue peut réellement pleurer avec ceux qui pleurent et verser de superbes larmes.

Construire un orgue dans l’esthétique de Silbermann, c’est développer et ouvrir à l’infini des perspectives, s’appuyer sur le passé pour mieux vivre le présent, donc préparer l’avenir. Construire un tel instrument est véritablement œcuménique: recevoir et partager les uns avec les autres un trésor commun. C’est aussi offrir à tout un peuple dans un lieu unique – une église – une voix, de la couleur, qui puissent lui parler, rapprocher les hommes de tous les horizons et les rendre plus heureux. Sans doute nous est-il parfois arrivé de nourrir un rêve sans mesure: construire et promener de grandes orgues sur terre et sur mer, avec l’espoir secret que les traînées de musique qu’elles répandraient de par le monde apaiseraient la folie meurtrière de notre temps... Construire un orgue, dans l’esthétique de Silbermann, c’est également offrir aux élèves des Conservatoires ainsi qu’aux interprètes un instrument où la musique de Bach, « la Bible des organistes », puisse chanter dans toute sa vérité et sa plénitude, ainsi que le répertoire qui l’a inspirée, comme celui qu’elle a suscité. Cet orgue s’inscrit dans la tendance d’authenticité de l’interprétation de la musique baroque allemande et dans le vaste mouvement de renaissance que connaît l’instrument en Europe, à l’aube du troisième millénaire. Description L’orgue de Leffe s’inspire des instruments construits au début du XVIIIe siècle par le facteur d’orgues Gottfried Silbermann (1683-1753) en Saxe, dans l’est de l’Allemagne, la région où Johann Sebastian Bach a vécu. Après la construction des orgues de Spa et Mürringen, la perspective de construire un orgue de ce type dans une meilleure acoustique était tentante. En effet, l’architecture intérieure de l’abbatiale et en particulier sa grande voûte de bois favorise l’interprétation de musique polyphoniques. L’acoustique du lieu et l’absence de ce style d’instrument dans la région ont été les critères pris en compte pour le choix d’un tel orgue. Dans les églises de Saxe, nous retrouvons généralement, comme à Leffe, des acoustiques à faible réverbération.

Nous nous sommes inspirés du buffet de l’orgue de Grosshartmannsdorf (1741) pour concevoir celui de Leffe. Il s’élève à près de 7 m pour une largeur de 4,64m et une profondeur de 2,30 m. Construit en chêne de Bourgogne, il est recouvert d’une huile naturelle. Les claires-voies sont sculptées et recouvertes d’une peinture et de feuilles d’or. Le buffet renferme les trois plans sonores, caractéristique classique des orgues de Gottfried Silbermann.

La mécanique des claviers est de type « suspendu ». Les claviers, en pin d‘Orégon, de 56 touches axées en queue, plaquées d’ébène pour les touches naturelles, et d’os pour les feintes. Les cadres et les rouleaux d’abrégés sont réalisés en orégon, les bras et les supports en charme. Le cèdre a été utilisé pour façonner les vergettes. L’accouplement des claviers est à tiroir poussant, à l’instar des orgues de Silbermann. Il y deux sommiers par plan sonore. Châssis et chapes sont en chêne massif. Les faux-sommiers, les barrages et les soupapes sont, quant à eux, en orégon. L’alimentation est composée de deux soufflets cunéiformes à un pli rentrant, un pour l’Oberwerk et le Hauptwerk, l’autre pour la pédale. La pression est de 78 mm pour l’ensemble. Réalisée dans nos ateliers, la tuyauterie compte 1532 tuyaux. La façon de construire les jeux d’anches rappelle fidèlement la conception des anches de Silbermann. Toute la tuyauterie est coupée au ton. Le la est à 440 Hz à 18°. Le tempérament choisi est Kirnberger III. Kirnberger (1721-1783) était élève de Bach. (Description de Dominique Thomas, facteur de l’orgue, lors de son inauguration)

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