Abbaye d'Arthous | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Aquitaine | ||
Département | Landes | ||
Ville | Hastingues | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbaye | ||
Rattaché à | Ordre des Prémontrés | ||
Début de la construction | XIIe siècle | ||
Fin des travaux | XIVe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | Roman tardif | ||
Protection |
Église Cl MH Bâtiments conventuels Cl MH | ||
Localisation | |||
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L’ancienne abbaye de Chanoines de Prémontré Notre-Dame, communément appelée abbaye d’Arthous est fondée en 1167. Elle se situe au lieudit d'Arthous, sur la commune d’Hastingues, aux confins du pays d'Orthe, dans le département français des Landes.
L'église fut classée monument historique le 24 septembre 1955, les bâtiments conventuels le 24 septembre 1969. Ils comptent comme éléments remarquables le chevet et les absidioles, ornés de chapiteaux sculptés sur leur face extérieure.
Établie près du Pays Basque, l’abbaye Sainte-Marie d’Arthous occupe un emplacement stratégique entre seigneurs de Navarre, de Béarn et d’Aquitaine. L’extérieur présente un style roman tardif à nef unique, l’église a un chevet tripartite dont se dégage une grande unité dans les motifs qui le décorent : formes géométrique ou entrelacs végétaux, pommes de pin, personnages frustres au visage rond et yeux globuleux.
Elle fait aujourd’hui partie d’une exploitation agricole. Le site devient en 2003 le Centre départemental du patrimoine. Bien restaurés, les bâtiments conventuels sont devenus un lieu de recherche et de découverte sur le patrimoine, celui des Landes en particulier. Expositions et stages s’y déroulent tout au long de l’année.
C’est vers 1160 que les moines de l’ordre des Prémontrés quittent l'abbaye de la Case-Dieu dans le Gers pour fonder l’abbaye d’Arthous, sous l’autorité de l'abbé Bernard III. L’obituaire mentionne Martin Sanche de Domezain, noble du pays de Soule, comme le fondateur par les termes « fundator hujus ecclesiae ». Dédiée à Notre-Dame, l'abbaye porte le nom de Sainte-Marie-d'Arthous. Elle est consacrée en 1167.
Établie sur une étendue vacante à proximité du Pays basque, l'abbaye a pour vocation d'évangéliser les populations locales, d'offrir un hébergement aux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle et de contrôler un territoire âprement disputé par plusieurs seigneurs : Navarre, Béarn et Gascogne.
Les seigneurs locaux, vicomtes de Soule et de Béarn, et ceux du roi d'Angleterre, font des donations, notamment de troupeaux et de terres, car les Prémontrés sont essentiellement éleveurs. Cet enrichissement de l’abbaye lui assure, outre son rôle paroissial, une prospérité économique. Elle joue également un rôle important dans la vie locale : elle fonde notamment sur ses terres en 1289 la bastide d’Hastingues, par un paréage signé entre l’abbé d’Arthous et le sénéchal John Hastings, représentant le roi d’Angleterre en France
Au XVIe siècle, les destructions sont nombreuses en raison de la guerre contre l'Espagne et des guerres de religion : en 1523, elles sont le fait des espagnols du comte d’Orange; en 1571, des Huguenots. L'abbaye perd peu à peu son influence, décline, et finit ruinée.
Les bâtiments conventuels sont restaurés et agrandis du XVIIe au XVIIIe siècle dans le style traditionnel des maisons landaises à colombages. Mais en 1766, il ne reste plus que 5 chanoines, ce qui pousse l'évêque de Dax à fermer l'abbaye en 1791. L'abbaye est vendue comme bien national et la vie monastique n'y a plus cours depuis la Révolution française.
Elle est alors transformée en ferme : les charrettes pénètrent dans l’abside éventrée de l’église et les bâtiments conventuels se délabrent. L’église, tombée en piteux état, a servi un temps de grange et de chai.
Le site est classé au titre des Monuments historiques en 1955. En 1964, Madame de Vilmorin en fait don au Conseil général des Landes qui entreprend en 1966 sa restauration avec l'aide de l'État, notamment sur la partie extérieure de l'église. Une partie des bâtiments sert aujourd’hui d’hébergement aux stagiaires en archéologie, une autre partie abrite un centre de documentation et un dépôt archéologique. L'abbaye abrite depuis 2003 le Centre départemental du patrimoine.