L'abbaye d'Arthous, tout comme sa voisine l'abbaye Saint-Jean de Sorde, est une étape sur la route menant de Bordeaux à Astorga. Cette route antique est utilisée par les pèlerins de Compostelle venant de Paris pour rejoindre Ostabat (appelée via Turonensis). Les chanoines réorganisaient le chemin en créant des prieurés facilitant le trajet des jacquets. Conformément à leur vœu de pauvreté, ils s'occupaient plus particulièrement des pèlerins les plus démunis.
Il ne reste quasiment plus rien des bâtiments monastiques originaux mis à part la base du mur ouest et le mur nord, les bâtiments ayant été remaniés au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle.
Comme dans toute abbaye médiévale, celle d'Arthous possédait un réfectoire accolé au dortoir. Ce dortoir possédait un escalier appelé « escalier de nuit » qui permettait aux moines de se rendre directement dans l'abbatiale pour les offices nocturnes.
Au-dessus du réfectoire, on peut apercevoir la pièce où se situaient les cellules de certains moines.
Vue de l'extérieur, l'abbatiale frappe par sa décoration.
Orientée plein ouest, l'abside est décorée par 35 modillons répartis en 5 groupes de 7 représentant, entre autres, « Ève tenant une pomme et se cachant le sexe » ou bien « Adam se tenant le cou et se cachant le sexe » (modillons de la 2e travée).
L'abside centrale est entourée par deux absidioles également décorées par des modillons mais sans la même recherche esthétique.
![]() Visage d'homme buvant à un tonneau. |
La nef mesure 32,8 mètres de long pour une largeur de 7,4 mètres.
En 1925, toutes les voûtes ont été démolies pour raisons de sécurité. Ces voûtes reposaient sur des chapiteaux encore visibles de nos jours.