L'Abbaye Notre-Dame d'Orval (ou simplement Abbaye d'Orval) est un monastère cistercien, actuellement occupé par une communauté de cisterciens-trappistes, sis à Villers-devant-Orval, en Gaume, dans la province belge de Luxembourg (Région wallonne de Belgique).
Le site de l'abbaye (Aureavalle) était déjà occupé à l'époque mérovingienne. Une chapelle avait été construite au Xe siècle et en 1070 un groupe de bénédictins venu d'Italie vint y bâtir une église et un couvent. C'est Arnould, comte de Chiny qui leur avait donné les terres.
Au bout d'une quarantaine d'années, ces moines quittèrent les lieux et une communauté de chanoines réguliers, arrivée au début du XIIe siècle, acheva les travaux. L'abbatiale, dédiée à Notre-Dame, fut inaugurée le 30 septembre 1124 par l'évêque de Verdun, Henri de Blois. Elle mesurait 53 mètres de long et 25 mètres de large.
En mars 1132, des moines cisterciens de l'abbaye de Trois-Fontaines en Champagne vinrent s'associer aux chanoines et construisirent un monastère conformément aux traditions de l'Ordre de Cîteaux. Durant les siècles suivants, l'abbaye connut des périodes prospères et des moments de grandes difficultés car, située à la frontière entre le royaume de France et l'empire, Orval eut à subir les conséquences des guerres et conflits du XVe siècle au XVIIe siècle. Ainsi, pendant la Guerre de Trente Ans, le 2 août 1637, l'abbaye fut pillée et incendiée par les soudards du maréchal de Châtillon. Heureusement la période qui suivit fut un peu plus paisible sur le plan politique et la communauté retrouva la prospérité sous la direction de l'abbé Charles de Bentzeradt.
Au XVIIIe siècle, Orval, située sur un cours d'eau au cœur d'une vaste forêt, a pu développer une industrie sidérurgique exemplaire.
Lors de la Révolution française, en 1793, les troupes du général Loison incendièrent l'abbaye et la communauté fut dispersée.
Le site resta en ruine jusqu'en 1926, quand un moine de l'abbaye de la Trappe, Marie-Albert van der Cruyssen, entreprit la reconstruction de l'abbaye et la restauration des ruines. L'abbatiale actuelle a été consacrée le 8 septembre 1948.
En 1931, l'installation d'une brasserie au sein même de l'abbaye fut décidée afin d'aider financièrement à la construction du nouveau monastère. Actuellement et dans la tradition cistercienne, la communauté monastique consacre principalement à l'aide sociale les revenus liés à la vente de la bière sous le nom Orval. Il n'existe que sept brasseries trappistes au monde. Seule les bières brassées au sein d'une abbaye, sous le contrôle des moines cisterciens qui y vivent, ont le droit de porter cette appellation. Il y a une seule bière brassée à l'abbaye elle est ambrée de fermentation haute (6,2% d'alcool) se caractérise par un arôme et une amertume typiques.
En ce début de XXIe siècle, le monastère a su devenir à la fois un lieu d'histoire remarquablement restauré, visité par des milliers de touristes chaque année et un lieu de recueillement. Un petit musée a été aménagé dans des caves anciennes, qui complète le parcours du visiteur dans les ruines. Une quinzaine de moines cisterciens-trappistes, toujours présents sur les lieux, accueillent des hôtes pour une retraite de quelques jours dans le silence de la forêt ardennaise.